Tout a commencé avec Salinger… Philippe Djian a dix-huit ans lorsque, plutôt porté vers la musique et le cinéma, il ouvre par hasard L'Attrape-cœurs et découvre le pouvoir parfois dévastateur des livres.
Dès les premiers mots se produisait un éblouissement, on était emporté par un courant, par une musique si inhabituelle que des frissons vous parcouraient des pieds à la tête. La magie opère et le lecteur néophyte n'aura de cesse de disséquer – le style, les sonorités, le rythme… – pour tenter de mieux cerner le séisme intérieur provoqué par ce roman.
Suivront au panthéon littéraire de l'auteur de 37,2 ° le matin le Céline de Mort à crédit, Blaise Cendrars et surtout les auteurs américains, n'en déplaise aux défenseurs de Proust et de Flaubert.
Kerouac et Sur la route, dont la première phrase est "une lame qui avance en écartant (ses) chairs", Melville, Henry Miller, Faulkner et surtout Richard Brautigan et Raymond Carver, qui "écrit comme une dieu", achèveront l'initiation littéraire du jeune homme.
En rendant un hommage très personnel et tout en émotion à la dizaine d'auteurs qui lui ont donné envie de se lancer dans l'écriture, Philippe Djian efface son Ardoise et nous livre l'autoportrait d'un amoureux d'une littérature qui dérange, secoue, blesse, violente, et jamais ne laisse de marbre.
Ce faisant, il nous en dit un peu plus sur sa conception de l'écriture. Une voix, un rythme, un vertige, une mise à nu, voilà ce que revendique Djian lecteur.
Voilà qui réunit assurément les auteurs dont il se sent éternellement redevable et dont on a envie, une fois le livre achevé, de redécouvrir les textes à la lumière.
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Soumis le 13/01/2022 par LeJugeW