Maigret et le voleur paresseux

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  • 9/10 Cela fait un moment que je voulais relire Georges Simenon et bien m'en a pris : j'ai beaucoup aimé ce titre. Ici, Maigret est appelé suite à la découverte d'un corps retrouvé en pleine nuit dans le bois de Boulogne. Bien qu'il soit très amoché, le commissaire reconnaît l'homme immédiatement. Il s'agit de Cuendet, un voleur d'origine suisse qu'il a déjà convoqué plusieurs fois. Seulement, sa hiérarchie lui signifie de ne pas enquêter sur ce cas, la priorité étant de retrouver la bande ayant commis un important braquage dans la capitale ces derniers jours. Pour autant, Maigret souhaite savoir qui a tué Honoré Cuendet, lui qui volait "proprement", sans la moindre violence, et pour qui le policier ne peut s’empêcher d'éprouver une certaine affection. Pire, il promet à la mère du défunt qu'il trouvera son meurtrier. Une double enquête très réussie qui se lit avec grand plaisir et donne envie de se remettre à lire Simenon.

    16/01/2024 à 10:54 Hoel (1141 votes, 7.6/10 de moyenne) 3

  • 9/10 En parcourant les rayons de la médiathèque, mon oeil fut attiré par les oeuvres complètes de Simenon que j’avais lu presque entièrement dans les années 90. Désireux de retrouver les anciens plaisirs offerts par un conteur hors pair, je décidai de me replonger dans les enquêtes du commissaire Maigret. Inspiré par un inspecteur réel, Jules Belin, qui avait arrêté le célèbre Landru, l’écrivain a composé un flic qui parvient très vite à « mettre » le lecteur dans l’histoire. En effet, Jules Maigret mène son affaire sans s’appesantir sur les indices matériels d’un meurtre, il s’imprègne de l’atmosphère et de l’ambiance de la scène du crime et de son contexte, use d’empathie pour mieux connaître les divers suspects et fait mariage avec leurs psychologies tout en décrivant avec concision et humour l’existence de ses contemporains, leurs travers et leurs frustrations.
    Dans « Maigret et le voleur paresseux », le commissaire est appelé dans la nuit car un cadavre au crâne défoncé gît au Bois de Boulogne. Il reconnaît un cambrioleur d’origine suisse, as solitaire dans sa partie. Bien qu’il soit occupé à traquer une bande de braqueurs, avec patience, méticulosité et flair, il retrouvera l’assassin tout en croisant la piste du gang qu’il arrêtera après un coup de filet bien orchestré.
    La richesse de ce récit tient aussi dans l’évocation tout en finesse de ce voleur paresseux dont Maigret semble apprécier le travail et la tranquillité : « "Un homme bien tranquille, qui passait des heures dans son coin, à boire du vin blanc, à lire les journaux et à regarder dans la rue... En fait, il observait les allées et venues d'une maison, patrons et domestiques, étudiait leurs habitudes, leur emploi du temps et, de sa fenêtre, il les épiait ensuite dans leur intérieur. Ainsi, après quelque temps, un immeuble entier n'avait-il plus de secrets pour lui."
    Un récit idéal pour retrouver le parfum d’un grand Simenon.

    07/11/2010 à 08:51 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne) 2