Monsieur Personne

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  • 7/10 Un bon roman noir, qui démarre comme un roman policier mais qui finit comme... un roman noir. L'intrigue est originale et la lecture est plaisante.

    15/12/2013 à 21:34 Ssarlotte (516 votes, 7.1/10 de moyenne)

  • 8/10 « Monsieur Personne » de Robert Deleuse brille dans l’art de la manipulation non seulement par sa propre histoire mais aussi par l’échange avec le lecteur qui part sur diverses fausses pistes avant de comprendre « le grand puzzle ».
    Blondel s’est fait voler sa Clio dans un parking mais il ne parvient pas à prouver son identité au commissariat où il veut déposer sa plainte. La perplexité des policiers va se renforcer par des témoignages divers désarmants.
    L’atmosphère plus grise que noire se marie avec perfection à ce dédale que semble vouloir emprunter un personnage qui se perd au fil des interrogatoires. Les tournants de ce court roman de 120 pages sont préfigurés par des descriptions neutres, « C’était une chose d’observer dans les séries télévisées ; ces décors taillés sur pièce pour héros de pacotille et c’en était une autre de toucher du doigt une réalité avec ses vraies odeurs et son absence remarquée de héros.
    Il fallait sans doute mijoter dans un commissariat s’imprégner de ses relents, pour comprendre ce qui pouvait se tramer derrière le nom commun de « bavure ».
    Le lecteur peut ressentir un malaise dans ce paysage curieux avec des détails qui ponctuent l’ambiance d’étrangeté apparemment inutiles, par conséquent utiles, « L’enquêteur Bardin ouvrit l’une des trois portes de l’élément mural, se saisit d’un verre pied, actionna le robinet d’eau froide puis extirpa de la pharmacie un tube d’Efferalgan codéine dont il dégagea un comprimé qu’il laissa tomber dans le verre d’eau.
    Les deux hommes regardèrent le comprimé plonger au fond du verre et commencer à produire son effervescence. Puis, ce qui restait du cachet vint se plaquer contre la paroi, à la verticale, avant de remonter à al surface, horizontalement, pour se dissoudre tout à fait. »
    Un bon roman sur la programmation de la personnalité écrit dans une langue agréable et efficace.

    07/07/2010 à 03:49 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne)