Maria Chape de Haine

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  • 7/10 Une intrigue certes peu originale mais dont le "défaut" ( qui n'en est pas un, loin s'en faut) est largement comblé par le verbe haut et le style particulier de l'auteur.

    19/09/2012 à 22:47 geol (117 votes, 7.4/10 de moyenne) 1

  • 7/10 Le corps de Quentin Cointreau est retrouvé aux abords du lac Memphrémagog, dans la province du Québec. Il se trouve que l'homme était l'un des plus vieux amis d'enfance de Gabriel Lecouvreur. Quand la veuve de Cointreau met au courant Gabriel de cet assassinat, le sang de celui que l'on surnomme le Poulpe ne fait qu'un tour, et le voilà parti de l'autre côté de l'Atlantique.

    Cette deux-cent-soixante-dixième enquête du Poulpe est cette fois-ci signée Luc Baranger. On y retrouve l'univers typique de la série, au ton libertaire assumé, avec un Gabriel Lecouvreur d'autant plus acharné à découvrir la vérité que la victime faisait partie de ses proches. Avec la mort de Cointreau ressurgissent des souvenirs d'enfance, mais aussi des amours anciennes, notamment avec Maria Dansereau, celle qui lui avait jadis renversé le cœur. Si Gabriel quitte le territoire hexagonal, ce qu'il découvre outre-Atlantique est tout aussi détestable : corruptions à grande échelle, proximité des sphères politiques et mafieuses, omnipotence de l'argent, danger de l'extrême droite... Les amateurs de la série seront également heureux de trouver un ton assez singulier ; en effet, Luc Baranger mélange québécismes et langage fleuri à la Auguste Le Breton ou Michel Audiard, cette dernière paternité étant assumée par une dédicace à trois des personnages des Tontons Flingueurs. L'histoire tient la route mais il ne faut pas s'attendre à de l'action à tout crin : certains passages, même s'ils sont toujours croustillants, sont parfois un peu longs. Il n'en reste pas moins que cet opus est délicieux, avec un verbe haut et acide, et une galerie de personnages à la fois attachants et mémorables, comme cette ourse baptisée Frigide, ou Réal Larouche, un enquêteur qui semble dissimuler d'épais secrets.

    Maria chape de haine offre un dépaysement total, prouvant, s'il en était encore besoin, la grande malléabilité d'une série qui, épisode après épisode, n'en conserve pas moins son âme et son souffle. Une véritable gageure.

    08/11/2010 à 20:39 El Marco (3432 votes, 7.2/10 de moyenne) 1