Crime à Ålodden

(Maltsergåten)

  1. Le mort de la plage

    La marée a rapporté le corps d’un inconnu après une tempête, un homme avec un tatouage représentant une salamandre annotée d’un numéro. Trois adolescents se mettent alors à enquêter : Cecilia, Leo et Uriel, accompagné d’Ego, le chien de cette dernière. Une investigation qui va leur faire côtoyer des personnages troubles dont certains s’avèreront être des trafiquants.

    On connaissait déjà Horst Jørn Lier pour ses très bons romans policiers comme Fermé pour l’hiver ou Les Chiens de chasse, et voilà que paraît en France la série Clue, l’acronyme constitué avec les initiales de nos héros détectives. On est aussitôt projeté dans l’histoire, dès la première ligne, et le lectorat, jeune mais aussi potentiellement adulte, ne pourra qu’être maintenu en haleine jusqu’au final. Nos ados se montrent audacieux, malins et soudés, parés à affronter une adversité louvoyante et mal identifiée mais particulièrement déterminée à taire son commerce illégal. Horst Jørn Lier plante un décor typiquement scandinave au gré d’une intrigue habilement charpentée et dont le dénouement rappellera un ouvrage de Georges Simenon qu’il serait ici malheureux de nommer au risque de tout spoiler. D’ailleurs, l’histoire va bien au-delà de ce que proposent, parfois, d’autres auteurs, avec de jeunes limiers bien campés et au passé intriguant, notamment Cecilia Gaathe dont la mère a été retrouvée morte sur le rivage, portant une robe qu’elle n’avait pas la dernière fois que les témoins l’ont aperçue. Une piste qui sera par la suite exploitée ? On ne demande pas mieux.

    Horst Jørn Lier nous offre le premier tome d’une série qui s’annonce sous les meilleurs auspices : bien mené, original tout en jouant adroitement avec les codes – attendus – du genre. On n’en attendait pas moins du père littéraire de William Wisting.

    /5