Oxymor Baulay, journaliste de son état, se fait passer pour un SDF le temps d'un reportage. Il fait la connaissance de Vaïda, un sans-abri qui lui propose après un repas arrosé un curieux échange. Contre une cartouche de cigarettes, il est prêt à céder un manuscrit qu'il a retrouvé dans une valise abandonnée sur un trottoir. Par curiosité, Oxymor accepte.
Au même moment, Maurice a un problème. Son grand-père sent la fin arriver et menace de le déshériter s'il ne lui ramène pas une certaine valise. Le hic, c'est que Maurice s'en est débarrassé. Selon le vieux, il s'y trouverait un manuscrit à la valeur inestimable, qu'il souhaite à tout prix récupérer. Tu parles ouais, fêlé le pépé. En même temps, ce serait vraiment ballot que l'héritage lui passe sous le nez. Alors, cette vieille valise qu'il avait vue être ramassée par un SDF, il va tout faire pour la retrouver.
Pas besoin d'avoir lu beaucoup de polars pour comprendre qu'il s'agit bien de la même valise... et que cela ne va pas aller sans poser certains problèmes. Le manuscrit mystérieux, anonyme, est d'une qualité rare, à tel point qu'Oxymor ne peut s'empêcher de le proposer à Paul Mistraki, son ami éditeur. Dans ce texte d'une noirceur absolue rendant hommage à Rimbaud, des meurtres sont froidement décrits, avec un réalisme exacerbé. Cela intrigue notre journaliste, qui ne peut s'empêcher de mener l'enquête dans les archives des faits divers. Les choses vont singulièrement se compliquer lorsqu'il comprend que ces cinq assassinats ont été réellement commis, trente ans plus tôt, par un tueur en série jamais appréhendé, que la presse avait alors surnommé Hamlet.
Dans une langue savoureuse, Gilles Schlesser nous fait suivre cette enquête aux côtés d'Oxymor Baulay, grand amateur de figures de style s'il en est – on comprend aisément pourquoi. Zeugma, hypotypose, épenthèse, épanastrophe... Ces mots que la plupart des dictionnaires ne connaissent pas n'ont aucun secret pour Oxymor, qui aime à utiliser ces formes littéraires diverses au quotidien. Au fil du roman, l'auteur rend hommage à Arthur Rimbaud, à William Shakespeare, mais aussi à Georges Pérec, Raymond Queneau et à tout l'OULIPO. Par exemple, Oxymor s'essaie lorsqu'il s'ennuie dans les transports au PDM – Poème De Métro –, variante non alcoolisée du Poème de bistro cher aux Oulipiens.
En plus d'Oxymor, dont le cœur balance entre Louise et la belle Clara, qu'il a rencontrée chez Paul, tous les personnages sont bons. Ces seconds couteaux parfois assez loufoques, comme Suzy, la concierge aguicheuse, Louise, et ses desserts particuliers, ou encore Amphigouri, le neveu turbulent de cette dernière, ne dépareilleraient pas dans un roman de Fred Vargas ou Dominique Sylvain. Grâce au personnage de Mistraki, caricature à lui seul, l'auteur se fait aussi un plaisir de décrire, non sans ironie, le milieu littéraire germanopratain.
Sans jamais délaisser l'intrigue, de fort belle facture qui plus est, Gilles Schlesser propose là un bien agréable roman, où l'humour est assez présent. Rendant hommage à la poésie et aux jeux littéraires, Mortelles voyelles n'en demeure pas moins un très bon polar qui ne devrait pas déplaire aux amateurs du genre. De quoi donner envie de goûter de nouveau à la plume de Gilles Schlesser.
Oxymor Baulay, journaliste de son état, se fait passer pour un SDF le temps d'un reportage. Il fait la connaissance de Vaïda, un sans-abri qui lui propose après un repas arrosé un curieux échange. Contre une cartouche de cigarettes, il est prêt à céder un manuscrit qu'il a retrouvé dans une valise abandonnée sur un trottoir. Par curiosité, Oxymor accepte.
Au même moment, Maurice a un problème. Son grand-père sent la fin arriver et menace de le déshériter s'il ne lui ramène pas une certaine valise. Le hic, c'est que Maurice s'en est débarrassé. Selon le vieux, il s'y trouverait un manuscrit à la valeur inestimable, qu'il souhaite à tout prix récupérer. Tu parles ouais, fêlé le pépé. En même temps, ce serait vraiment ballot que l'héritage lui passe sous le nez. Alors, cette vieille valise qu'il avait vue être ramassée par un SDF, il va tout faire pour la retrouver.
Pas besoin d'avoir lu beaucoup de polars pour comprendre qu'il s'agit bien de la même valise... et que cela ne va pas aller sans poser certains problèmes. Le manuscrit mystérieux, anonyme, est d'une qualité rare, à tel point qu'Oxymor ne peut s'empêcher de le proposer à Paul Mistraki, son ami éditeur. Dans ce texte d'une noirceur absolue rendant hommage à Rimbaud, des meurtres sont froidement décrits, avec un réalisme exacerbé. Cela intrigue notre journaliste, qui ne peut s'empêcher de mener l'enquête dans les archives des faits divers. Les choses vont singulièrement se compliquer lorsqu'il comprend que ces cinq assassinats ont été réellement commis, trente ans plus tôt, par un tueur en série jamais appréhendé, que la presse avait alors surnommé Hamlet.
Dans une langue savoureuse, Gilles Schlesser nous fait suivre cette enquête aux côtés d'Oxymor Baulay, grand amateur de figures de style s'il en est – on comprend aisément pourquoi. Zeugma, hypotypose, épenthèse, épanastrophe... Ces mots que la plupart des dictionnaires ne connaissent pas n'ont aucun secret pour Oxymor, qui aime à utiliser ces formes littéraires diverses au quotidien. Au fil du roman, l'auteur rend hommage à Arthur Rimbaud, à William Shakespeare, mais aussi à Georges Pérec, Raymond Queneau et à tout l'OULIPO. Par exemple, Oxymor s'essaie lorsqu'il s'ennuie dans les transports au PDM – Poème De Métro –, variante non alcoolisée du Poème de bistro cher aux Oulipiens.
En plus d'Oxymor, dont le cœur balance entre Louise et la belle Clara, qu'il a rencontrée chez Paul, tous les personnages sont bons. Ces seconds couteaux parfois assez loufoques, comme Suzy, la concierge aguicheuse, Louise, et ses desserts particuliers, ou encore Amphigouri, le neveu turbulent de cette dernière, ne dépareilleraient pas dans un roman de Fred Vargas ou Dominique Sylvain. Grâce au personnage de Mistraki, caricature à lui seul, l'auteur se fait aussi un plaisir de décrire, non sans ironie, le milieu littéraire germanopratain.
Sans jamais délaisser l'intrigue, de fort belle facture qui plus est, Gilles Schlesser propose là un bien agréable roman, où l'humour est assez présent. Rendant hommage à la poésie et aux jeux littéraires, Mortelles voyelles n'en demeure pas moins un très bon polar qui ne devrait pas déplaire aux amateurs du genre. De quoi donner envie de goûter de nouveau à la plume de Gilles Schlesser.