Ciudad de Guatemala. Deux jeunes femmes mayas sont retrouvées dans un terrain vague, à côté d'une peluche. L'une est morte, l'autre l'est presque.
S'agit-il simplement d'un énième « fémicide », ces meurtres de femmes – au seul motif qu'elles sont des femmes – qui sont monnaie courante au Guatemala ? Victor Hugo Hueso, un jeune pompier rêvant de devenir journaliste décide d'enquêter sur cette affaire, aidé par Walter Pastor, un ami policier.
Californie. Katie et John McCormack n'arrivent pas à avoir d'enfants et désespèrent tant les procédures d'adoption sont compliquées et onéreuses. Ils reprennent espoir lorsque Katie tombe sur le site Internet d'une association proposant une adoption simple et rapide.
Grand ami de Thierry Jonquet à qui il dédie ce roman, Patrick Bard est en plus d'être un écrivain reconnu – La Frontière, son premier roman, a reçu de nombreux prix – un photographe de talent. Il a parcouru l'Amérique latine, objectif en bandoulière – il est lui-même l'auteur de la photo de couverture – ce qui explique qu'il connaisse aussi bien le Guatemala, et que le lecteur le sente. Il a d'ailleurs réalisé un reportage édifiant sur les violences faites aux femmes en ce pays pour un grand magazine. Les rues de la capitale, les Guatémaltèques, la pauvreté, les bidonvilles... L'écriture de Patrick Bard est si précise qu'on se figure aisément – comme si on voyait des photos – les scènes qu'il décrit avec talent.
Victor Hugo Hueso est un personnage des plus intéressants. Pompier, il a des journées bien remplies et voit tous les jours des horreurs. Pourtant, pour atteindre son rêve, il trouve encore le courage de suivre des cours de journalisme sur son temps libre, dusse-t-il sacrifier des moments qu'il préférerait assurément passer avec Sara et leur petit Arturo. Pris dans la fièvre de l'enquête, il découche souvent, laissant sa compagne morte d'inquiétude. Victor Hugo est davantage un héros qu'un zéro, mais comment être à la fois pompier, journaliste, enquêteur, ainsi qu'un bon mari et un bon père ?
Bien que Patrick Bard ne soit pas du genre à verser gratuitement dans la surenchère en matière de violence, Orphelins de sang est assurément à déconseiller aux âmes les plus sensibles en raison de la dureté de certaines scènes et de l'extrême noirceur de l'ensemble.
S'il s'agit bien d'une fiction policière, tous les éléments assemblés par l'auteur sont des réalités quotidiennes au Guatemala – meurtres de femmes, trafic d'enfants volés – à tel point que même l'histoire dans son ensemble apparaît comme hautement probable. Bien entendu, le fait que tout cela soit extrêmement bien documenté ne fait que renforcer le malaise qu'on éprouve face à un texte d'une telle force.
Avec Orphelins de sang, Patrick Bard signe un grand roman noir. L'un de ces rares textes éprouvants, dérangeants, et criants de réalisme, qui marquent durablement un lecteur.
Ciudad de Guatemala. Deux jeunes femmes mayas sont retrouvées dans un terrain vague, à côté d'une peluche. L'une est morte, l'autre l'est presque.
S'agit-il simplement d'un énième « fémicide », ces meurtres de femmes – au seul motif qu'elles sont des femmes – qui sont monnaie courante au Guatemala ? Victor Hugo Hueso, un jeune pompier rêvant de devenir journaliste décide d'enquêter sur cette affaire, aidé par Walter Pastor, un ami policier.
Californie. Katie et John McCormack n'arrivent pas à avoir d'enfants et désespèrent tant les procédures d'adoption sont compliquées et onéreuses. Ils reprennent espoir lorsque Katie tombe sur le site Internet d'une association proposant une adoption simple et rapide.
Grand ami de Thierry Jonquet à qui il dédie ce roman, Patrick Bard est en plus d'être un écrivain reconnu – La Frontière, son premier roman, a reçu de nombreux prix – un photographe de talent. Il a parcouru l'Amérique latine, objectif en bandoulière – il est lui-même l'auteur de la photo de couverture – ce qui explique qu'il connaisse aussi bien le Guatemala, et que le lecteur le sente. Il a d'ailleurs réalisé un reportage édifiant sur les violences faites aux femmes en ce pays pour un grand magazine. Les rues de la capitale, les Guatémaltèques, la pauvreté, les bidonvilles... L'écriture de Patrick Bard est si précise qu'on se figure aisément – comme si on voyait des photos – les scènes qu'il décrit avec talent.
Victor Hugo Hueso est un personnage des plus intéressants. Pompier, il a des journées bien remplies et voit tous les jours des horreurs. Pourtant, pour atteindre son rêve, il trouve encore le courage de suivre des cours de journalisme sur son temps libre, dusse-t-il sacrifier des moments qu'il préférerait assurément passer avec Sara et leur petit Arturo. Pris dans la fièvre de l'enquête, il découche souvent, laissant sa compagne morte d'inquiétude. Victor Hugo est davantage un héros qu'un zéro, mais comment être à la fois pompier, journaliste, enquêteur, ainsi qu'un bon mari et un bon père ?
Bien que Patrick Bard ne soit pas du genre à verser gratuitement dans la surenchère en matière de violence, Orphelins de sang est assurément à déconseiller aux âmes les plus sensibles en raison de la dureté de certaines scènes et de l'extrême noirceur de l'ensemble.
S'il s'agit bien d'une fiction policière, tous les éléments assemblés par l'auteur sont des réalités quotidiennes au Guatemala – meurtres de femmes, trafic d'enfants volés – à tel point que même l'histoire dans son ensemble apparaît comme hautement probable. Bien entendu, le fait que tout cela soit extrêmement bien documenté ne fait que renforcer le malaise qu'on éprouve face à un texte d'une telle force.
Avec Orphelins de sang, Patrick Bard signe un grand roman noir. L'un de ces rares textes éprouvants, dérangeants, et criants de réalisme, qui marquent durablement un lecteur.