Mosley J. Varell, qui a passé dix ans derrière les barreaux, vivote désormais en écrivant des scénarios de dessins animés crétinisants pour les enfants – Gougou le kangourou, c'est lui. Un matin, il reçoit une lettre de son père, qu'il hait depuis toujours. Il décide immédiatement d'aller le rejoindre, mais comment se rendre du fin fond du Montana en Louisianne lorsqu'on a la phobie de l'avion ? Un long trajet en car s'annonce...
Difficile de faire plus « road-movie » que ce Scarelife, qui suit Varell dans son grand périple à travers les Etats-Unis. Max Obione donne beaucoup de rythme à son roman en optant pour des phrases courtes, souvent nominales, voire composées d'un seul mot, qui claquent comme un coup de fouet mais ne sont pas dénuées d'une certaine poésie. Différentes voix se font entendre au fil du récit. On suit tantôt Varell, qui nous raconte son périple à la première personne, tantôt Herbie Erbs, un policier qui malgré sa petite taille a une grande dent contre Varell. Ce dernier, exsudant la frousse, fuyant on ne sait trop quoi, n'est pas sans rappeler le personnage principal de Trouille, le roman de Marc Behm. Sa paranoïa aiguë, ou autre chose, le pousse à commettre divers crimes au cours de son périple, et cet aspect de l'intrigue n'est pas sans rappeler Cormac McCarthy et son roman Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme. On ne comprend les motivations de Varell à rejoindre son père que dans les toutes dernières pages, où les rebondissements se succèdent.
Scarelife est aussi un véritable hommage de l'auteur au roman noir américain. On commande à Varell le scénario d'un biopic sur David Goodis, dont on peut lire certains passages. Max Obione ne se prive pas d'utiliser certains classiques du genre : les belles femmes peuvent bien sûr être dangereuses, et Cody, un vieux Noir qui décide d'aider Varell dans sa quête, joue de la trompette comme un dieu. L'auteur fait même référence au roman noir américain actuel, en parlant de Craig Johnson dans son texte.
Scarelife est au final un polar sombre et efficace doublé d'un hommage au roman noir où l'écriture soignée de Max Obione fait mouche.
Mosley J. Varell, qui a passé dix ans derrière les barreaux, vivote désormais en écrivant des scénarios de dessins animés crétinisants pour les enfants – Gougou le kangourou, c'est lui. Un matin, il reçoit une lettre de son père, qu'il hait depuis toujours. Il décide immédiatement d'aller le rejoindre, mais comment se rendre du fin fond du Montana en Louisianne lorsqu'on a la phobie de l'avion ? Un long trajet en car s'annonce...
Difficile de faire plus « road-movie » que ce Scarelife, qui suit Varell dans son grand périple à travers les Etats-Unis. Max Obione donne beaucoup de rythme à son roman en optant pour des phrases courtes, souvent nominales, voire composées d'un seul mot, qui claquent comme un coup de fouet mais ne sont pas dénuées d'une certaine poésie. Différentes voix se font entendre au fil du récit. On suit tantôt Varell, qui nous raconte son périple à la première personne, tantôt Herbie Erbs, un policier qui malgré sa petite taille a une grande dent contre Varell. Ce dernier, exsudant la frousse, fuyant on ne sait trop quoi, n'est pas sans rappeler le personnage principal de Trouille, le roman de Marc Behm. Sa paranoïa aiguë, ou autre chose, le pousse à commettre divers crimes au cours de son périple, et cet aspect de l'intrigue n'est pas sans rappeler Cormac McCarthy et son roman Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme. On ne comprend les motivations de Varell à rejoindre son père que dans les toutes dernières pages, où les rebondissements se succèdent.
Scarelife est aussi un véritable hommage de l'auteur au roman noir américain. On commande à Varell le scénario d'un biopic sur David Goodis, dont on peut lire certains passages. Max Obione ne se prive pas d'utiliser certains classiques du genre : les belles femmes peuvent bien sûr être dangereuses, et Cody, un vieux Noir qui décide d'aider Varell dans sa quête, joue de la trompette comme un dieu. L'auteur fait même référence au roman noir américain actuel, en parlant de Craig Johnson dans son texte.
Scarelife est au final un polar sombre et efficace doublé d'un hommage au roman noir où l'écriture soignée de Max Obione fait mouche.