Daniel Saul a tout pour être heureux. Héritier d’une entreprise immobilière, riche à foison, il multiplie les coups d’éclat financiers, comme cette dernière vague d’achats, des églises désaffectées, qu’il est certain de revendre sous forme de luxueux appartements avec une belle plus-value. Avec sa collaboratrice, Marie Dubois, il enchaîne les expériences sexuelles dans les clubs échangistes. Il peut tout se permettre dans la mesure où son argent le lui permet. Il rencontre Martin Charron, un ancien ami. Ce dernier finit par lui proposer un nouveau type de distraction. Des divertissements plus intenses, forts et extatiques, à la mesure de ce qu’il est, en passant par un site Internet, Hell.com. D’abord dubitatif, Daniel s’y inscrit. Ce sera le début de sa chute.
Patrick Senécal est un auteur connu et reconnu, dont chacun des ouvrages marque les esprits. Ce Hell.com confirme cette règle. Malgré une belle épaisseur (environ six-cents pages), on est immédiatement avalé par le récit, et ce jusqu’à la dernière page. Une incroyable spirale d’émotions. Du sang, du sexe, de la violence. De nombreux passages, étalés de manière particulièrement crue, choqueront voire dégoûteront certaines personnes. Et là où l’auteur fait très fort, c’est la manière dont il dévore son lecteur, littéralement. Par paliers successifs, tel un sable mouvant littéraire, il fait descendre Daniel Saul vers ce qu’il y a de plus immonde dans l’âme humaine. Au rythme d’une langue singulièrement simple mais efficace, il fait tomber Daniel de son dôme d’opulence vers le pire des gouffres. Il y apprendra le sens des mots trouble, douleur, peur et effroi. Tout au long de ce chemin de croix, il aura également l’occasion de se remettre en question : ses relations conflictuelles avec son fils Simon, ou ce spectre lancinant que constitue Mylène, une ancienne camarade de classe qui ne cesse de le hanter. On retrouve les ambiances anxiogènes du Fight Club de Chuck Palahniuk ou du film The Game, mais avec une âme particulière : Patrick Senécal ne cherche à aucun moment à imiter un roman ou un long-métrage. Il trace son propre sillon, avec une sauvagerie qui met d’autant plus en lumière les comportements anomiques et aberrants de tout être qui se croit tout permis dès lors qu’il est auréolé du pouvoir ou de cet argent qui corrompt. On retiendra de nombreux moments du livre, comme ces diverses festivités proposées aux membres d’Hell.com et où certains participants trouvent même des plaisirs coupables, les rapports entre Daniel et Simon qui ne cessent d’évoluer jusqu’à atteindre, à la toute fin de l’opus, une dimension messianique, ou la manière très subtile et humaine qu’a finalement Daniel de se confronter à Mylène.
Un ouvrage saisissant de débauche et de barbarie, qui met d’autant plus en exergue les folies de notre monde et de tout individu à partir du moment où l’occasion lui en est offerte. Et l’on se souviendra longtemps de ce final où, en remarquable maître de la littérature d’ébène, Patrick Senécal est à même d’avoir le dernier maux.
Daniel Saul a tout pour être heureux. Héritier d’une entreprise immobilière, riche à foison, il multiplie les coups d’éclat financiers, comme cette dernière vague d’achats, des églises désaffectées, qu’il est certain de revendre sous forme de luxueux appartements avec une belle plus-value. Avec sa collaboratrice, Marie Dubois, il enchaîne les expériences sexuelles dans les clubs échangistes. Il peut tout se permettre dans la mesure où son argent le lui permet. Il rencontre Martin Charron, un ancien ami. Ce dernier finit par lui proposer un nouveau type de distraction. Des divertissements plus intenses, forts et extatiques, à la mesure de ce qu’il est, en passant par un site Internet, Hell.com. D’abord dubitatif, Daniel s’y inscrit. Ce sera le début de sa chute.
Patrick Senécal est un auteur connu et reconnu, dont chacun des ouvrages marque les esprits. Ce Hell.com confirme cette règle. Malgré une belle épaisseur (environ six-cents pages), on est immédiatement avalé par le récit, et ce jusqu’à la dernière page. Une incroyable spirale d’émotions. Du sang, du sexe, de la violence. De nombreux passages, étalés de manière particulièrement crue, choqueront voire dégoûteront certaines personnes. Et là où l’auteur fait très fort, c’est la manière dont il dévore son lecteur, littéralement. Par paliers successifs, tel un sable mouvant littéraire, il fait descendre Daniel Saul vers ce qu’il y a de plus immonde dans l’âme humaine. Au rythme d’une langue singulièrement simple mais efficace, il fait tomber Daniel de son dôme d’opulence vers le pire des gouffres. Il y apprendra le sens des mots trouble, douleur, peur et effroi. Tout au long de ce chemin de croix, il aura également l’occasion de se remettre en question : ses relations conflictuelles avec son fils Simon, ou ce spectre lancinant que constitue Mylène, une ancienne camarade de classe qui ne cesse de le hanter. On retrouve les ambiances anxiogènes du Fight Club de Chuck Palahniuk ou du film The Game, mais avec une âme particulière : Patrick Senécal ne cherche à aucun moment à imiter un roman ou un long-métrage. Il trace son propre sillon, avec une sauvagerie qui met d’autant plus en lumière les comportements anomiques et aberrants de tout être qui se croit tout permis dès lors qu’il est auréolé du pouvoir ou de cet argent qui corrompt. On retiendra de nombreux moments du livre, comme ces diverses festivités proposées aux membres d’Hell.com et où certains participants trouvent même des plaisirs coupables, les rapports entre Daniel et Simon qui ne cessent d’évoluer jusqu’à atteindre, à la toute fin de l’opus, une dimension messianique, ou la manière très subtile et humaine qu’a finalement Daniel de se confronter à Mylène.
Un ouvrage saisissant de débauche et de barbarie, qui met d’autant plus en exergue les folies de notre monde et de tout individu à partir du moment où l’occasion lui en est offerte. Et l’on se souviendra longtemps de ce final où, en remarquable maître de la littérature d’ébène, Patrick Senécal est à même d’avoir le dernier maux.