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7/10 Un célèbre présentateur de la télévision fuit l’infidélité de sa femme. En déplacement, il trouve consolation auprès d’une entraîneuse. Ils ont peu de temps pour se trouver des affinités car, au milieu de la première nuit, d’ivresse, la voiture dérape et la séduisante jeune femme perd sa vie. Les relations et l’argent permettront d’étouffer l’affaire et le survivant retrouvera le cours de l’existence et son épouse.
Qiu Huadong peint avec émotion les tourments du mari égaré et de l’hôtesse, ancienne institutrice, qui n’a trouvé qu’une seule voie pour survivre. Le portrait de cette femme est tout en poésie.
Cette oeuvre est classée dans la catégorie du policier ou du roman noir par quelques médiathèques. Une atmosphère noire et lugubre plane sur cette courte histoire qui début ainsi : « A la nuit tombée, la couleur noire envahit tout, jusqu’à l’eau de la rivière. L’encre nocturne s’y écoule, lui conférant une teinte plus intense que l’obscurité vespérale elle-même. Par ailleurs, le roman noir, comme le remarque Claude Mesplède « n’est pas seulement une histoire de détective privé. Les romanciers des générations suivantes ont diversifié thèmes, personnages, écriture. Enquête, mystère, dénonciation sociale, étude de moeurs, voyage initiatique, mal de vivre, le roman noir peut aussi être cela. Parfois même, il ne contient ni crime, ni enquête mais il continue de parler du monde, de l’individu paumé et des puissance occultes qui le manipulent et on y croise rarement des gens heureux car ceux-ci n’ont pas d’histoire .»
En filigrane, le lecteur pourra voir dans « Reflets sur la rivière obscure » une dénonciation du pouvoir de l’argent et du milieu, un présentateur, grâce à son ami vice-maire de la ville, verra son affaire étouffée et une distribution d’argent calmera les passions. L’ancienne institutrice n’aura eu que la possibilité d’user de ses charmes pour s’en sortir financièrement avant de perdre la vie.08/01/2010 à 03:25 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne)