Antoine travaille dans une galerie parisienne spécialisée en art contemporain. Il accroche les œuvres, se fait parfois gardien, mais sa véritable passion, c’est le billard. Quand un cambrioleur vient voler Essai 30, la dernière toile réalisée par un dénommé Etienne Morand, la vie atone d’Antoine tourne au cauchemar : une bagarre s’ensuit et il va perdre sa main droite, tranchée par une sculpture qui lui tombe sur le bras. Adieu le billard. Mais le voleur tenait-il tant à cette peinture ?
Tonino Benacquista livre ici le deuxième volume de sa quadrilogie consacrée à Antoine Andrieux. Après le milieu ferroviaire dans La Maldonne des sleepings, nous voici dans le monde a priori feutré de l’art contemporain, mais il n’en demeure pas moins que l’on y tue et se venge aussi bien que sur les rails. Avec le ton mordant qu’on lui connaît, l’auteur se fait véritablement plaisir – et réjouit ses lecteurs – avec sa gouaille si particulière, son ironie piquante, et sa verve auréolée d’un humour remarquable. Il tire à boulets rouges sur une certaine forme d’art, ses manipulations, ses escroqueries, ses ambitions démesurées, et son ego disproportionné. Ce sont également tous les individus qui gravitent autour de la peinture moderne qui en prennent pour leur grade, depuis les galeristes jusqu’aux artistes eux-mêmes, en passant par les clients dont la plupart y voient davantage un placement qu’une acquisition coup de cœur. L’intrigue est également très intéressante, et notre Antoine, désormais estropié, va mener sa propre enquête pour comprendre ce que cet Essai 30 peut revêtir de si important, et qui étaient les Objectivistes, ces créateurs du milieu des années 1960 dont le mouvement a semble-t-il explosé en plein vol. Le roman ne compte qu’environ cent-cinquante pages, et aucune n’est de trop. Un véritable régal scénaristique, allègre (les jeux de mots sont attendus mais tordants), et le fait que le protagoniste soit un individu lambda très attachant nous change des traditionnels héros incassables, sans la moindre faille morale, et dont l’issue victorieuse de leur enquête ne fait aucun doute dès l’entame du livre.
De cette quadrilogie, probablement l’un des meilleurs tomes, entraînant et jouissif d’un bout à l’autre.
Antoine travaille dans une galerie parisienne spécialisée en art contemporain. Il accroche les œuvres, se fait parfois gardien, mais sa véritable passion, c’est le billard. Quand un cambrioleur vient voler Essai 30, la dernière toile réalisée par un dénommé Etienne Morand, la vie atone d’Antoine tourne au cauchemar : une bagarre s’ensuit et il va perdre sa main droite, tranchée par une sculpture qui lui tombe sur le bras. Adieu le billard. Mais le voleur tenait-il tant à cette peinture ?
Tonino Benacquista livre ici le deuxième volume de sa quadrilogie consacrée à Antoine Andrieux. Après le milieu ferroviaire dans La Maldonne des sleepings, nous voici dans le monde a priori feutré de l’art contemporain, mais il n’en demeure pas moins que l’on y tue et se venge aussi bien que sur les rails. Avec le ton mordant qu’on lui connaît, l’auteur se fait véritablement plaisir – et réjouit ses lecteurs – avec sa gouaille si particulière, son ironie piquante, et sa verve auréolée d’un humour remarquable. Il tire à boulets rouges sur une certaine forme d’art, ses manipulations, ses escroqueries, ses ambitions démesurées, et son ego disproportionné. Ce sont également tous les individus qui gravitent autour de la peinture moderne qui en prennent pour leur grade, depuis les galeristes jusqu’aux artistes eux-mêmes, en passant par les clients dont la plupart y voient davantage un placement qu’une acquisition coup de cœur. L’intrigue est également très intéressante, et notre Antoine, désormais estropié, va mener sa propre enquête pour comprendre ce que cet Essai 30 peut revêtir de si important, et qui étaient les Objectivistes, ces créateurs du milieu des années 1960 dont le mouvement a semble-t-il explosé en plein vol. Le roman ne compte qu’environ cent-cinquante pages, et aucune n’est de trop. Un véritable régal scénaristique, allègre (les jeux de mots sont attendus mais tordants), et le fait que le protagoniste soit un individu lambda très attachant nous change des traditionnels héros incassables, sans la moindre faille morale, et dont l’issue victorieuse de leur enquête ne fait aucun doute dès l’entame du livre.
De cette quadrilogie, probablement l’un des meilleurs tomes, entraînant et jouissif d’un bout à l’autre.