Le Tableau disparu

  1. Peinture… au pistolet

    Le robot Zed et Tom Beffroy viennent d’hériter d’une nouvelle affaire : on a subtilisé un tableau au domicile de Jade Weiler, une jeune et richissime collectionneuse. Parce que cela peut permettre de doper la notoriété de Zircon, l’entreprise qui a créé cet androïde surpuissant et doué d’immenses capacités d’analyse, ils se mettent à traquer dans un premier temps le faussaire qui a peint une contrefaçon pour remplacer cette toile de Matisse…

    Après Menaces sur le concert, on retrouve donc Zed dans cette nouvelle enquête qui est au moins aussi réussie que la précédente. Christian Grenier a eu le flair ainsi que l’intelligence de créer un héros fort sympathique et marquant, en la personne – mécanique et numérique – de ce robot, aimable colosse monté sur pneumatique, doué pour les raisonnements, capable d’exploiter les immenses ressources disponibles sur Internet, exprimant ses conjectures en leur attribuant des pourcentages de chances, et découvrant graduellement les sentiments qui animent les êtres humains. L’histoire commence fort bien, avec un traitement original, ou comment Zed va profiter d’éléments informatiques pour comprendre quand cet énigmatique falsificateur a pu substituer un faux Matisse au vrai, avant que les événements ne conduisent nos enquêteurs jusqu’en Thaïlande. Pas le moindre temps mort dans cet opus survitaminé, bien écrit et judicieusement adapté au jeune lectorat auquel il se destine.

    Une nouvelle réussite de la part de Christian Grenier, qui impose ainsi cette machine parmi les meilleurs limiers de la littérature jeunesse, avec esprit et humour. D’ailleurs, les dernières lignes interpellent avec justesse sur le sort des produits dupliqués, mais soyons rassurés : pour le moment, on ne voit vraiment pas qui pourrait remplacer ce cher Zed dans nos cœurs.

    /5