L'Été tous les chats s'ennuient

  1. Sous le soleil du Roussillon

    L'été arrive à Perpignan, et avec lui son lot de touristes, venus des quatre coins de l'Europe.
    A l'occasion de sa promenade quotidienne sur la plage d'Argelès, un campeur retraité découvre le corps mutilé d'une jeune Hollandaise. Une autre Néerlandaise disparaît dans la foulée. Il n'en faut pas plus pour que les journaux commencent à évoquer la présence possible d'un serial-killer dans la région. Voilà de quoi occuper les policiers perpignanais, pour qui l'été est souvent synonyme d'ennui et de routine. L'enquête sur la disparition inexpliquée est donc confiée à Gilles Sebag et à son équipe, lesquels devront vite remonter la piste de la jeune femme pour espérer enrayer la série...

    L'intrigue, sans être inouïe, est plutôt bonne : l'enquête progresse certes tranquillement, mais maintient un niveau de suspense plus qu'acceptable.
    La grande richesse de ce premier roman est surtout à aller chercher du côté du contexte et des personnages. Philippe Georget vient tout juste d'élire domicile dans le Roussillon. C'en est presque difficile à croire tant il semble connaître la région catalane. Il y balade en tout cas le lecteur comme personne, pour son plus grand plaisir. Le soleil, la nature, le Canigou, tout y est, avec même quelques échanges en catalan en prime.
    Autre grand point fort de ce roman, les personnages, et tout particulièrement celui de Gilles Sebag. On croise souvent dans les polars des super-policiers qui travaillent pour ainsi dire 24h/24 et 7j/7, qui n'ont aucune vie personnelle et ne vivent que pour leur métier. Heureusement, il se trouve des auteurs à nous proposer des policiers simplement humains et Philippe Georget est de ceux-là. Sebag aime sa femme et ses deux enfants. Il s'ennuie souvent au boulot et pense à eux dans la journée, attendant avec hâte la soirée ou le week-end pour les retrouver. Leur couple va bien, mais ces derniers temps, il trouve Claire plus distante et commence à se poser des questions... L'homme a ses doutes, ses failles, une vie de famille... et ça fait du bien.

    Philippe Georget nous offre avec L'été tous les chats s'ennuient un bien agréable moment de lecture. Ce premier roman abouti – il a déjà été plusieurs fois récompensé – ne devrait pas avoir de mal à plaire à un large public et laisse augurer pour son auteur une belle carrière dans le polar. Les lecteurs du Prix SNCF du polar ne s'y sont pas trompés, en qualifiant ce roman pour la finale de la 11e édition.

    /5