Agent double

(Golden Gate)

  1. A la recherche de la Pie

    Ils sont cinq : Brooklyn, Paris, Sydney, Rio et Kat. Un quintet d’adolescents qui utilisent leurs talents complémentaires pour servir l’Angleterre au sein d’une cellule secrète du MI6, le service britannique de renseignement extérieur. Leur chef, baptisé « Mère » alors qu’il s’agit en réalité d’un homme, en vient à avoir des nouvelles de ses deux enfants, Anne et Robert, partis avec leur mère depuis passée dans l’organisation criminelle « Umbra ». Les City Spies apprennent dans le même temps qu’un de leurs agents, Rutledge, ornithologue expérimenté, est mort d’une crise cardiaque à San Francisco. Mais est-ce réellement un décès naturel ou un assassinat dissimulé ?
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    Après City Spies tome 1, James Ponti nous livre le deuxième tome de ses espions en herbe. L’amorce de ce roman, avec une tentative de kidnapping sur un yacht, avec comme cible un lointain membre de la famille royale, met d’entrée de jeu dans le bain : pas mal d’action, des protagonistes hautement sympathiques, et une suite que l’on espère à la hauteur. L’auteur joue ensuite sur un canevas réussi où il est impossible de ne pas voir l’influence de Robert Muchamore, avec sa célébrissime série CHERUB, ou encore ses livres consacrés à la terrible famille Aramov. Les agents secrets adolescents, l’intrigue qui commence sur les chapeaux de roues, de l’humour et de l’action : à défaut d’être très original en soi, le concept est ici suffisamment bien maîtrisé pour captiver le lectorat, de préférence jeune. On suit alors nos héros de par le monde, de l’Angleterre à l’Australie en passant par la Californie, avec un séjour intéressant à Alcatraz. L’histoire préserve quelques rebondissements habiles et ne montre aucun temps mort, ce qui fait que l’on dévore ce roman plus qu’on ne le lit, avec également à la clef quelques références à des cas historiques de réels agents doubles. Cependant, comme indiqué plus haut, sans mépris aucun, James Ponti n’a pas le panache de Robert Muchamore. Il est toujours déplacé de vouloir comparer deux écrivains et leurs ouvrages respectifs, mais lorsque l’un d’entre eux s’inspire si directement d’un si prestigieux aîné, il faut proposer mieux, ou alors une variation sur la partition. Or, indéniablement, cet opus, efficace au demeurant, n’a pas la fougue ni la virtuosité de ceux de son prédécesseur.

    Un ouvrage qui plaira sans mal aux jeunes et moins jeunes lecteurs, mais sur lequel plane l’ombre un peu trop envahissante de ceux de Robert Muchamore. Il n’en demeure pas moins énergique, au point de proposer un succédané attachant aux romans de la série CHERUB.

    /5