L'Ecorcheur de Londres

(The Stone of Destiny)

  1. Sur la trace de l’Ecorcheur

    1360. Alors que la peste sévit, Adèle Puddlicot est condamnée à être enterré vive : cette fossoyeuse qui débarrassait la société des corps infectés en profitait pour prélever la peau des cadavres. Vingt-et-un ans plus tard, un moine, sous-sacristain, meurt empoisonné. Quatre jours auparavant, il aurait vu un démon. C’est ensuite un autre moine qui meurt intoxiqué. Frère Athelstan va être amené à enquêter sur cette série de meurtres tandis qu’un tueur en série baptisé « L’Ecorcheur », qui a déjà enlevé puis dépecé une dizaine de victimes, ravage Londres.

    On ne présente plus Paul C. Doherty. L’auteur de séries comme les enquêtes de Sir Hugh Corbett, John Cranston et Frère Athelstan, le juge Amerotké, ou Margaret Beaufort enchantent son nombreux lectorat par leur belle tenue historique et l’intelligence de leurs intrigues, et ce roman ne déroge pas à cette très heureuse règle. On retrouve donc frère Athelstan aux prises avec plusieurs affaires, et non des moindres : un tueur en série arrogant et désorienté par un passé tumultueux, des frères noirs écossais empoisonnés qui étaient les gardiens de la sacrée pierre du destin, deux hommes retrouvés pendus dans leur chambre du « Cheval pie » fermée de l’intérieur, et un complot mêlant espionnage et géopolitique. Grâce à sa parfaite érudition, Paul C. Doherty promène son lecteur avec entrain dans ce Royaume d’Angleterre miné par la pauvreté, le mercenariat sauvage et les luttes de pouvoir. L’aspect policier passe parfois au second plan, notamment dans le dernier tiers du roman, mais l’ouvrage n’en demeure pas moins passionnant, bien mené, et d’une belle originalité. On est également saisi par le personnage de frère Athelstan : intègre, ce dominicain, curé de la paroisse de St Erconwald, calme mais capables de grosses colères, se démarque par son observation et son esprit d’analyse et de déduction.

    Un livre passionné et passionnant, qui s’illustre autant par sa restitution historique que par la subtilité de son propos policier, ici composé d’un très agréable bouquet d’affaires.

    /5