Une Cathédrale à soi

(A Private Cathedral)

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  • 8/10 Les familles Shondell et Balangie, toutes deux fort peu recommandables, voient un événement inattendu se produire : Johnny, rejeton de la première de ces deux dynasties, et Isolde, de la seconde, sont tombés amoureux. Malheureusement, la jeune femme est déjà promise à Mark, le sinistre oncle de Johnny, prédateur sexuel notoire. Dave Robicheaux et son comparse Clete Purcel vont s’immiscer dans cette sombre histoire tandis qu’apparaît un tueur aussi redoutable qu’énigmatique, qui prétend être « un révélateur » et avoir vécu plusieurs vies par le passé.

    Ce vingt-troisième tome de la série consacrée à Dave Robicheaux séduit immédiatement. James Lee Burke épingle l’attention du lecteur dès les premiers mots, les premiers échanges, les premières descriptions. L’auteur, chevronné et hautement talentueux, use de sa plume si spécifique pour décrire des ambiances délétères, signer des dialogues au cordeau, peindre des personnages ambigus, voire offrir une véritable texture littéraire à cette Louisiane qu’il chérit tant. Le récit est émaillé de nombreuses références à l’histoire ou à la géographie de l’Etat, ainsi que de multiples citations – le titre de l’ouvrage étant lui-même inspiré par un poème. On se passionne rapidement pour ce roman particulièrement noir où, comme le veut la règle, l’intérêt repose moins sur l’intrigue que sur tous les éléments connexes. Les divers protagonistes sont à cet égard remarquables, de Mark Shondell, sordide nabab aux desseins libidineux à peine muselés, à Gideon Richetti, cet assassin semblant avoir voyagé dans le temps et au physique de reptile. Dave Robicheaux, qui en est à dix-neuf mois de sevrage alcoolique, devra déployer des trésors de pugnacité autant que de tact pour venir à bout de cette enquête abjecte, et son fidèle compère Clete ne sera pas en reste, frôlant la mort de peu suspendu à un palan au-dessus des flammes, jouant du fusil de précision pour effaroucher des adversaires, ou démontrant toute l’ampleur de la violence dont il peut être capable sur un yacht en feu. Et il y a ces sortilèges sortis de la forte imagination de James Lee Burke, où nos héros continueront de voir défiler d’inquiétants pans de leurs passés respectifs tout en étant harcelés par des visions tenaces de terrifiants galions aux allures de vaisseaux fantômes.

    Une œuvre puissante et marquante, qui vaut tout autant pour les individus angoissants qui le peuplent que pour le style si brillant de l’auteur.

    29/06/2023 à 06:51 El Marco (3219 votes, 7.2/10 de moyenne) 5

  • 5/10 Grosse déception. Je suis un fan depuis de longues années, et je pense que l'auteur est sur la pente descendante, malheureusement. Il ne parvient plus à se renouveler et au contraire se perd dans des passages qui flirtent avec le surnaturel et le fantastique. Il a toujours eu cette tendance, mais elle devient prépondérante désormais : les personnages principaux se lancent dans les actions irrationnelles et le lecteur peut attendre pour avoir un semblant d'explications. je ne suis pas certain de pouvoir surmonter cette déception pour retomber dans le panneau une autre fois.

    18/10/2021 à 20:36 gamille67 (2296 votes, 7.3/10 de moyenne) 3

  • 8/10 Après une petite déception sur "New Iberia Blues" Burke et la série Robicheaux rebondissent plutôt bien dans ce livre. L'intrigue reste classique pour la série mais le côté surnaturel déjà présent précédemment franchit avec succès un nouveau cap. "Une cathédrale en soi" ressemble au croisement de la série Robicheaux et de celle de Charlie bird Parker de John Connolly.

    06/08/2021 à 06:42 Grolandrouge (1484 votes, 6.6/10 de moyenne) 2