Ce n’est pas un plaidoyer, c’est un faire-part. Ce n’est pas un viatique, c’est une bouée de sauvetage.
Donner deux, quand il vaut un.
Mon travail, c’est du temps. On dirait ces petits cailloux qui disent le chemin parcouru.
Il y a cependant, dans la contrainte d’une écriture au quotidien, un défi. Faire que ces textes soient des franchissements qui m’emportent où je n’ai pas prévu, là où on ne va pas avec sa raison ni même l’intuition.
Il faut rendre sous forme de mouvement ce qu’on a emprunté, et c’est ainsi qu’on devient peut-être libre.
Quelque chose dans cet assemblage reste volontairement mal recousu, dépareillé. Ce caractère épars colle évidemment à la représentation du monde.
Tout ce que l’on fait pour distraire l’attente, ses chemins de traverses qu’on appelle dédale. C’est cela.
Les histoires, ça raconte des histoires. Le journal, ça raconte le monde. Le journal, c’est pour notre souvenir.
Les écrivains ont toujours perdu du temps. L’étude du monde réel par le voyage, la flânerie qui invente la ville. J’aime cependant que le hasard me porte à la frontière. Continuer dans cette voie. Ne point tant encadrer l’image que cacher ses alentours.
Écrire sans arrêt, toujours et nuit, partout. Mais ce n’est pas une fuite en avant. J’avance à mon rythme. L’impression de foncer, en fait c’est assez troublant. Deux temps, trois mouvements. Au début on ne s’en rend pas compte, toujours dans cette activité débordante, on écrit avec au moins l’impression de laisser des traces derrière soi comme autant de jalons. La vitesse pour devenir visible, pas le contraire. On avance pour apparaître. Faire surface plutôt que Arrêter le temps dans les marges de ce qu’on écrit.
Faire date. On y travaille chaque jour pourtant.
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Soumis le 31/01/2021 par El Marco