Fifty-Fifty

(Two-Way Split)

  1. Des givrés dans la capitale écossaise…

    Il fait très froid à Edimbourg en cette mi-janvier. Cela n’affecte en rien Pearce, qui court dans toute la ville pour recouvrir des dettes, usant de son physique avec persuasion. Cette force de la nature a bien un tendon d’Achille : il adore sa maman.
    Cette dernière est employée dans un bureau de poste. Lors d’un braquage, elle est tuée d’un coup de poignard. Dommage collatéral ou boulette diront les braqueurs. Pour Pearce, c’est un monde qui s’écroule et il n’a plus qu’un mot à l’esprit : vengeance.
    Les affreux jojos sont Robin, un musicien schizophrène, sa femme Carol, aussi belle que frigide, et Eddy, peut-être le moins taré des trois, qui aimerait bien ravir Carol à son ami.
    Ils ne le savent pas encore, mais avec ce braquage, leurs ennuis ne font que commencer…

    Lorsqu’il n’écrit pas, Allan Guthrie est aussi un agent littéraire reconnu. On lui doit notamment l’édition de certains romans de Ken Bruen. Et s’il aime en interview à citer comme modèles Higson et Brookmyre, le connaisseur retrouvera aussi l’influence de Westlake dans ce roman.
    Comme chez Bruen, pas vraiment d’enquête dans ce roman noir. Plutôt des quêtes. Entre celui qui veut venger sa mère, celui qui cherche l’amour quitte à tromper son ami et ce dernier qui n’est pas dupe et cherche à son tour à le lui faire payer, on est plutôt servis. Surtout que les protagonistes de ce roman sont tous plus ou moins névrosés, ce qui nous apporte son lot de violence, de rebondissements, et une tension permanente. Tout en assumant ce côté sombre, Guthrie distille avec talent son humour – comme ses compatriotes le whisky – notamment dans des dialogues efficaces, et se permet quelques clins d’œil aux grands noms du roman noir, ce genre qu’il affectionne, et qui le lui rend bien.

    Bref, du bon roman noir, comme il est difficile de ne pas l’apprécier. Déjà primé outre-Manche pour ce premier opus, on souhaite à Allan Guthrie une aussi belle carrière que ses prédécesseurs. Un auteur que l’on suivra, assurément.

    /5