La Nuit des requins

  1. Piège insulaire

    Pour l’anniversaire de Camille, sa demi-sœur qui va fêter ses huit ans, la famille se réunit sur une île privée appartenant au beau-père de Léo, dix-sept ans. Heureux de l’événement, même si Lisa, sa copine, lui manque, Léo voit débarquer deux inconnus cagoulés à la réception. Le pacte est simple : un virement d’un million d’euros en échange, sinon, les malfrats partiront avec Camille. Les quatre séquestrés sont pris au piège… Mais Léo va tout de même tenter quelque chose.

    Après Le Centre de Fabien Clavel et Témoins à abattre d’Olivier Gay, voici le troisième opus policier de la collection « Flash fiction » qui, rappelons-le, est destinée aux lecteurs n’aimant pas lire, présentant une « dys », et dont le vocabulaire ainsi que d’autres paramètres ont été soigneusement étudiés afin de convenir au plus grand nombre. Ici, Jean-Christophe Tixier propose un scénario certes classique, mais dont les rouages et l’intelligence du récit sont patents. Les quatre membres d’une famille retenus prisonniers sur une île, deux malfaiteurs à leurs côtés ainsi qu’un troisième à l’extérieur, le temps impétueux, la mer démontée, et un adolescent prêt à tout pour sauver les siens. Tentative d’évasion, sabotage, stratagème courageux : Léo attire sur-le-champ la sympathie, et les efforts qu’il déploie sont nobles et héroïques. Pas le moindre temps mort durant cette centaine de pages, fort bien écrites, réservant quelques beaux symboles, comme cette analogie presque finale entre les bougies soufflées par Camille et les fusées de détresse.

    L’auteur de la récente – et excellente – Affaire Diego Abrio et de tant d’autres ouvrages pour la jeunesse nous régale d’un bout à l’autre avec ce roman efficace qui compose, en outre, une porte d’entrée réussie à la bibliographie si riche de Jean-Christophe Tixier.

    /5