Maudite poupée

  1. L’angoissante Rosemonde

    Cinq euros : c’est ce qu’a coûté cette poupée, dénichée lors d’un vide-greniers breton par les deux sœurs Thaïs et Margot. Belle et bien présentée, ce jouet va rapidement devenir le jouet préféré de Margot, la cadette. Sauf que cette poupée pourrait bien dissimuler un étrange pouvoir de séduction et de possession, plus pour le pire que pour le meilleur.

    La série Hanté de chez Casterman s’enrichit graduellement, et c’est avec un plaisir spontané que l’on se rue sur cet opus. Amélie Antoine signe un très bon roman à destination des jeunes à partir d’un pitch pourtant classique. En moins de cent pages, l’écrivaine nous ouvre les portes d’un univers où l’on bascule progressivement dans le surnaturel, au gré d’une écriture certes simple mais qui se révèle très efficace. Les ingrédients du genre, attendus, apparaissent les uns après les autres : bruits et mouvements angoissants dans la maison, déplacements de la figurine, changement de comportement de sa propriétaire, tentative de son aînée pour briser le charme, etc. De prime abord, c’est donc plus la forme que le fond – parfois classique – qui semble l’emporter dans ce livre. Néanmoins, Amélie Antoine ménage un excellent rebondissement final, imprévu et très malin, le genre de twist que l’on ne voit pas venir et achève le récit – anxiogène – sur une remarquable note au point de rehausser l’intérêt de toute l’histoire.

    Un roman à la fois distractif et angoissant, jouant habilement sur les codes du genre pour mieux se jouer d’eux dans l’épilogue. On en redemande !

    /5