Le Camping de la mort

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  • 8/10 Quatre adolescents – Thibald, Sacha, Juliette et Thomas – ont décidé d’aller faire du camping dans la forêt. Le hic, c’est qu’ils vont être obligés d’emmener avec eux Aymeric, le frère de Juliette. Aymeric est un gamin à part : bourru, désagréable, doué d’une mémoire eidétique, c’est également un passionné de dessin, et il est même persuadé de pouvoir influer sur la réalité avec ses ébauches. Affabulation ? Cette nuit prouvera que ce gosse détestable avait probablement raison…

    Ce roman de la collection Hanté, écrit par Thibault Vermot, séduit d’entrée de jeu. On y retrouve les ingrédients traditionnels, avec cette petite confrérie de camarades qui s’exilent volontairement dans les bois et qui vont être confrontés à des phénomènes insolites et anxiogènes. L’auteur ne s’en cache d’ailleurs pas : il a puisé autant l’idée de départ que l’ambiance dans des lectures et films célèbres, notamment Le Corps, la nouvelle de Stephen King extraite de Différentes saisons et qui a été adaptée au cinéma en 1986 sous le titre Stand by Me. Le suspense monte crescendo, notamment avec la découverte progressive de l’incroyable don d’Aymeric, capable de provoquer des apparitions et autres événements paranormaux à la seule force de son imagination et de ses crayons. L’anxiété devient alors croissante, les péripéties se multiplient, et le lecteur bascule, au même rythme que nos cinq protagonistes, dans un univers où les repères cartésiens s’effacent. On trouve, sous la plume de Thibault Vermot, de nombreux passages à forte tension, où la peur s’impose d’elle-même, sans grands effets téléphonés ni pyrotechnies littéraires superflues, avec d’autant plus de « crédibilité » que nos adolescents sont parfaitement croqués, notamment dans des dialogues réussis qui claquent avec vraisemblance. Quant au final, il apporte son lot de sueurs froides, les dernières lignes plantant l’ultime clou d’un récit au-dessus duquel plane l’ombre du Gobemouche, une créature sortie de l’esprit enfiévré d’Aymeric.

    Encore un très bon opus de cette collection qui mérite donc amplement qu’on la découvre, que l’on soit jeune ou plus âgé, puisqu’elle invoque les peurs reptiliennes de tout être humain.

    17/05/2021 à 07:57 El Marco (3181 votes, 7.2/10 de moyenne) 1