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9/10 Très belle surprise que ce Vert Samba. L’histoire se passe dans la région de Montpellier, au bord des étangs des Moures et de Thau. Le monde ostréicole est en émoi après la mort brutale de deux ostréiculteurs. Ces derniers n’étaient pas des enfants de cœur. Leur passé remonte à la surface des eaux surchauffées par la canicule. A Maguelonne, Bouzigues, Mèze, on appelle ça la malaïgue (mauvaise eau), un phénomène qui dégage une odeur très désagréable. Niels, le personnage principal, et sa copine Lizzie, leurs pères respectifs vieux Bob et Paddy, leurs amis Nora, Vincent et Serge sont eux aussi happés par ce passé alors que des élections municipales se profilent, avec un candidat en vue au profil peut-être un peu trop lisse. L’auteur restitue particulièrement bien l’ambiance des lieux à ce moment de l’année, en plein été, avec ses lumières si particulières, ses couleurs caractéristiques et les odeurs qui en découlent, nauséabonde parfois, comme certaines âmes humaines. L’histoire est simple, plausible comme n’importe quel fait divers, les acteurs justes et les éléments de la trame se suivent sans à-coup avec des effets de surprise subtilement distribués. Les qualités du livre sont dues à l’écriture particulièrement fluide et au style de l’auteur. Il dépeint ses personnages avec une méticulosité d’horloger. Les caractères de ses différents protagonistes, un irish traveller, des manouches, des journalistes indépendants, un flic, un fabricant de leurre pour la pêche … sont véritablement ciselés et redoutablement crédibles. C’est la grande force de ce polar aux couleurs des lagunes languedociennes sublimées par un vocabulaire et une poésie bluffante. Un auteur à suivre qui rappelle des grands comme Simenon, Indridason et Rash.
06/12/2022 à 10:35 Surcouf (411 votes, 7.3/10 de moyenne) 1