Un singe en Isère

  1. Le Poulpe à Grenoble

    Judith est retrouvée assassinée à Grenoble après une tentative de viol. José, fils unique d'un ami de Gabriel Lecouvreur, est rapidement accusé du crime. Il faut dire que la ville est en ébullition, entre la construction d'un stade et les manifestations d'éco-citoyens qui perchent en haut des arbres du parc Paul Mistral. Le Poulpe se rend donc dans cette ville, prêt à mettre un bon coup de pied dans la fourmilière et faire émerger la vérité, quitte à contrer bien des intérêts politiques et économiques.

    Deux-cent-soixante-quatrième aventure du Poulpe signée par Marin Ledun, cet opus constitue un épisode remarquable de la série. L'auteur de Modus Operandi, Marketing Viral et Le cinquième clandestin a parfaitement respecté le cahier des charges : un protagoniste têtu, des adversaires peu recommandables et une peinture au vitriol de la société de consommation. Le ton est sombre, l'enquête très dense et particulièrement bien menée, les dialogues toujours aussi bons. Assurément, Un singe en Isère est un roman palpitant, à la fois typique de la série et en même temps original, en grande partie grâce à la plume talentueuse de Marin Ledun. Il est d'ailleurs très agréable de retrouver un poulpe galvanisé par la déchéance du monde après un opus plus introverti et sage, Même pas Malte de Maïté Bernard.

    En seulement cent-cinquante pages, Marin Ledun offre aux lecteurs un roman jouissif, enlevé et acide.À noter pour l'anecdote que le titre est un jeu de mots sur un film dialogué par Michel Audiard, au même titre que le sont d'autres épisodes de la série du Poulpe comme Les Teutons flingueurs de Stéphane Geffray et Ataxie pour Hazebrouck de Serge Turbé.

    /5