Chasse à mort

(Running Blind)

  1. Les fantômes de Manor Farm

    Helen Grace a dix-huit ans et elle vient d’intégrer la police du Hampshire, plus spécifiquement la police des transports. Un jeune homme, nus pieds et portant de multiples traces de torture, est percuté alors qu’il traversait une route. N’écoutant que sa curiosité et menée par sa ténacité déjà bien forgée, elle en vient à enquêter sur cet accident qui prend rapidement des accents de crime raciste.

    Parue en même temps que Point de non-retour, cette nouvelle écrite par M. J. Arlidge vient offrir un point de vue enrichissant et agréable sur les premiers pas de la policière Helen Grace. Jeune et pourtant mue par une énergie rare, un caractère bien trempé et une belle sagacité, elle va donc mener l’enquête – alors qu’il ne s’agit pas de l’une de ses prérogatives – sur cet « incident » que nombre de ses collègues méprisent en raison de la couleur de peau de la victime. Obstinée, animée par un acharnement qui va lui permettre par la suite d’intégrer la brigade criminelle, elle va démontrer l’étendue de son talent professionnel et de sa fougue. Elle en viendra à mettre à nu de terribles lieux où certains individus sont relégués au rang de bétail humain, maltraité voire martyrisé. Un éclairage fort et nécessaire sur l’esclavage humain, le trafic d’êtres humains et la discrimination dans son acception la plus radicale. Comme à son habitude, M. J. Arlidge articule son récit autour de chapitres courts et enlevés, et un détail quant au criminel viendra le trahir, mettant en relief la perspicacité de cette policière.

    Une histoire concise, de cent vingt pages environ, qui démontre tout autant le talent de M. J. Arlidge que l’inclination que les lecteurs, bien inspirés, vont éprouver de manière croissante pour Helen Grace au gré d’une série hautement addictive et dont le succès ne se dément pas.

    /5