Les Larmes du Wendigo

  1. Entre Injustice et Culpabilité

    Eugène Terredefeu, ancien pompiste, vient de quitter sa France natale pour rejoindre Plymouth, dans le Massachussetts. Il trouve un emploi à la librairie, mais rapidement, la ville connaît un événement tragique : on retrouve le corps d’une joggeuse enceinte dont le fœtus a été enlevé. Mise sur l’affaire, l’agent du FBI Lilly Anak, native des lieux, va s’attacher à comprendre qui est à l’œuvre, avec Eugène à ses côtés.

    Voilà un roman à suspense sympathique. Sacha Erbel nous invite dans son récit qui alterne autant les points de vue que les genres : on passe ainsi facilement du ton rigolard aux passages très durs, notamment avec des descriptions de mutilations et de violences sexuelles très crues. Le récit ne marque aucun temps mort et le rythme est agréable. On prend ainsi plaisir à sillonner cette histoire tantôt fantasque, tantôt âpre, aux côtés d’Eugène Terredefeu, gentil frenchie qui va s’avérer autant spectateur de l’intrigue que très actif à certains moments. Il va même se voir affublé du fantôme d’une adolescente insupportable, surnommée « Poison » par ses parents, décédée lors de son opération des amygdales. Cependant, certains écueils pénalisent ce livre. Certaines superficialités dans les analyses psychologiques apparaissent rapidement, soulignées par des ellipses et des clichés malencontreux, le tout au gré de points d’exclamation surnuméraires qui agacent. Parallèlement, l’autrice de la série consacrée à Talia Mejri ou de La mort est parfois préférable, séduisants et réussis, nous accable d’un final qui, certes, vient chambouler toute la lecture de son ouvrage, mais l’écrivaine aurait pu nous épargner ce rebondissement tant il est éculé.

    Un livre assez bon, plutôt prometteur et marquant quand il évoque la genèse de ce trio maléfique, mais alourdi par des poncifs et un ultime twist plus que flétri.

    /5