Shûichi Hioka, jeune lieutenant de police, a été muté dans une zone rurale. A l’occasion des funérailles de son oncle, il reconnaît un homme malgré son déguisement dans un restaurant : Kunimitsu. Ce dernier, un yakuza, surnommé le « guerrier businessman », fait alors une curieuse proposition au policier : il acceptera qu’il lui passe les menottes, mais plus tard, une fois que certaines histoires auront été réglées. Hioka et Kunimitsu, malgré le fossé qui les sépare, peuvent-ils se mettre à nourrir l’un pour l’autre des sentiments de respect voire d’amitié ?
Après Le Loup d’Hiroshima, voici cet Œil du chien enragé, le deuxième polar de Yûko Yuzuki à être traduit en France. Ces deux livres mettent en scène le lieutenant Shûichi Hioka mais il n’est pas indispensable d’avoir lu le premier tome de cette série pour s’attaquer à celui-ci. On y retrouve donc cet enquêteur, cette fois-ci muté en plein désert agricole, fort loin des préoccupations à la fois urbaines et criminelles de son précédent poste. Il y vivote, s’est fait aux relations si particulières qui animent les individus vivant en milieu paysan. Il y trompe son ennui en prenant soin de lui et de son alimentation, donne même des cours à la jeune Shôko, et c’est le plus grand des hasards qui va lui faire croiser la route de Kunimitsu. Alors que la guerre des gangs sévit et que l’on compte les corps des mafieux, ce yakuza semble préparer quelque chose. Un mauvais coup ? Est-ce en lien avec la construction d’un golf dans le voisinage ? Songe-t-il à prendre du recul, voire sa retraite ? Au gré d’une langue riche et agréable, Yûko Yuzuki nous donne à voir une société japonaise proche de la schizophrénie, où les gangsters ont parfois pignon sur rue, riches comme cela n'est guère permis, dans un pays où la multiplication des lois antigangs ne parvient pas à détruire leur profond enracinement. « Le gang était en fait une meute de bâtards avides et égoïstes. Bonne bouffe, vins fins, voitures de luxe et jolies gonzesses. Ils auraient sauté à la gorge de leur propre famille », est-il écrit. Néanmoins, dans cet obscur entrelacs de clans, de soumissions aux divers chefs, de quête avide d’argent et de trahisons opportunistes, peut-être existe-il encore des yakuzas animés par une morale à l’ancienne, dont fait partie Kunimitsu. Entre ce dernier et l’enquêteur, cela va être le début d’un étonnant rapprochement, entre méfiance et déférence, solidarité et services rendus ou à rendre. Yûko Yuzuki a l’excellent goût de nous éviter les poncifs du genre, tout en mettant en lumière les complots de palais au sein des organisations de la pègre, les infidélités de passage comme les loyautés durables. Une belle histoire d’hommes, au cours de laquelle Hioka saura prêter main-forte à Kunimitsu à propos – en langage codé – d’un improbable oiseau venant déféquer sur la tombe de son père.
Une belle intrigue policière qui se double de remarquables moments d’émotions contradictoires et ambivalentes.
Shûichi Hioka, jeune lieutenant de police, a été muté dans une zone rurale. A l’occasion des funérailles de son oncle, il reconnaît un homme malgré son déguisement dans un restaurant : Kunimitsu. Ce dernier, un yakuza, surnommé le « guerrier businessman », fait alors une curieuse proposition au policier : il acceptera qu’il lui passe les menottes, mais plus tard, une fois que certaines histoires auront été réglées. Hioka et Kunimitsu, malgré le fossé qui les sépare, peuvent-ils se mettre à nourrir l’un pour l’autre des sentiments de respect voire d’amitié ?
Après Le Loup d’Hiroshima, voici cet Œil du chien enragé, le deuxième polar de Yûko Yuzuki à être traduit en France. Ces deux livres mettent en scène le lieutenant Shûichi Hioka mais il n’est pas indispensable d’avoir lu le premier tome de cette série pour s’attaquer à celui-ci. On y retrouve donc cet enquêteur, cette fois-ci muté en plein désert agricole, fort loin des préoccupations à la fois urbaines et criminelles de son précédent poste. Il y vivote, s’est fait aux relations si particulières qui animent les individus vivant en milieu paysan. Il y trompe son ennui en prenant soin de lui et de son alimentation, donne même des cours à la jeune Shôko, et c’est le plus grand des hasards qui va lui faire croiser la route de Kunimitsu. Alors que la guerre des gangs sévit et que l’on compte les corps des mafieux, ce yakuza semble préparer quelque chose. Un mauvais coup ? Est-ce en lien avec la construction d’un golf dans le voisinage ? Songe-t-il à prendre du recul, voire sa retraite ? Au gré d’une langue riche et agréable, Yûko Yuzuki nous donne à voir une société japonaise proche de la schizophrénie, où les gangsters ont parfois pignon sur rue, riches comme cela n'est guère permis, dans un pays où la multiplication des lois antigangs ne parvient pas à détruire leur profond enracinement. « Le gang était en fait une meute de bâtards avides et égoïstes. Bonne bouffe, vins fins, voitures de luxe et jolies gonzesses. Ils auraient sauté à la gorge de leur propre famille », est-il écrit. Néanmoins, dans cet obscur entrelacs de clans, de soumissions aux divers chefs, de quête avide d’argent et de trahisons opportunistes, peut-être existe-il encore des yakuzas animés par une morale à l’ancienne, dont fait partie Kunimitsu. Entre ce dernier et l’enquêteur, cela va être le début d’un étonnant rapprochement, entre méfiance et déférence, solidarité et services rendus ou à rendre. Yûko Yuzuki a l’excellent goût de nous éviter les poncifs du genre, tout en mettant en lumière les complots de palais au sein des organisations de la pègre, les infidélités de passage comme les loyautés durables. Une belle histoire d’hommes, au cours de laquelle Hioka saura prêter main-forte à Kunimitsu à propos – en langage codé – d’un improbable oiseau venant déféquer sur la tombe de son père.
Une belle intrigue policière qui se double de remarquables moments d’émotions contradictoires et ambivalentes.