Simon Johannin renoue dans ses poèmes avec l’univers de ses romans. Alors que les vers courent librement, souvent délestés de leur ponctuation, des émotions intenses traversent la nuit comme des étoiles filantes.
Des voyous pas méchants, des jeunes gens pas prêts quoique robustes, se chamaillent pour trouver une place au soleil : "Des nouilles instantanées dans des bacs en plastique / Tous les jours / Un euro cinquante, c’était cher / Il allait plus loin, à meilleur prix". La précarité guette le porte-monnaie et les sentiments avec la même férocité. Les bastons taillent les visages, forgent les caractères. Pourtant, devant le vertige du quotidien, les belles âmes qui peuplent ces poèmes tâchent de ne pas tomber dans les écueils du ressentiment, et s’acharnent à trouver du sens et du plaisir là-dedans. Et l’amour parfois existe, se présente avec fulgurance. Le désir de vivre finit par l’emporter sur la résignation. Loin des clichés romantiques, le style visuel de Simon Johannin fait surgir par flashes des visions de corps furieux et sensuels, qui s’imbibent de substances avant de s’écraser avec fracas contre le macadam.
Nous sommes maintenant nos êtres chers pose un regard lucide et sensible sur une époque sinistrée où la passion jaillit malgré tout avec éclat.
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Soumis le 17/09/2020 par Norbert