Miss Bengalore

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  • 9/10 Xavier Dorison revisite la Ferme des animaux d'Orwell de fort belle manière, une histoire de dictature au sein d'un château abandonné des humains, au milieu d'un forêt.
    Le tout-puissant Silvio, un énorme taureau, domine les animaux de la ferme (moutons, canards, poules, lapins...) en s'appuyant sur des chiens policiers et miliciens, tout en frelatant les valeurs d'un république prétendument menacée par des loups. Tout ce monde animal vit sous la coupe du tyran jusqu'à ce qu'un rat venu de l'extérieur, conte l'histoire d'un homme qui a renversé un empire par son action non-violente (la référence à Gandhi est explicite). Les animaux soumis, à commencer par la chatte Miss Bengalore, comprennent alors qu'il est peut-être possible de changer les choses...
    Ce premier tome d'une tétralogie dont le dernier tome ne devrait plus tarder à sortir est à la fois très prenant, crédible et fait un écho sidérant au monde dans lequel on vit, tout en rappelant des heures sombres de l'humanité. L'angle choisi par Dorison est discutable, sujet à débats (pour faire simple, seule l'action non-violente permettrait de se débarrasser d'une dictature) mais ses arguments sont intéressants.
    Les dessins de Delep sont magnifiques et ne sont pas sans rappeler ceux de Juanjo Gardino dans la série Blacksad.
    Le tome se termine sur une pluie de marguerites qui fait enrager le tyran... à qui personne n'ose s'opposer frontalement...

    aujourd'hui à 10:23 LeJugeW (1845 votes, 7.3/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Fable séduisante.
    Silvio est un dictateur indéboulonnable. Il est tellement impitoyable, que certains dans le bas peuple, n'entrevoient d'autre solution que de se rebeller, afin d'échapper à tant d'injustices.
    Utiliser la force n'apparait pas une bonne option, alors ils vont user de moyens plus subtils... Vont-ils arriver à se libérer de leurs chaines ?

    Une critique des mécanismes propres aux dictatures, qu'il est plus facile de dénoncer sous forme d'anthropomorphisme. En tout cas c'est le ressenti. Un tome bien dessiné, intelligemment construit, cette œuvre apparaissant assez sombre dans son ensemble.
    Mais finalement, quelques ingrédients font défaut, on ne saurait dire quoi, qui fait que ce côté posé, très professionnel, manque un peu d'émotions. Ce, malgré les malheurs qui s'abattent sur cette basse-cour, et qui forcément font chavirer notre cœur à l'égard de leur cause.

    04/11/2020 à 18:57 Lucas 2.0 (491 votes, 7.6/10 de moyenne) 4