Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, apprend que l'abbé Théodore Moïse, un vieux camarade, vient d'être retrouvé mort à Lille. Il se rend sur place et en profite pour revoir ses anciens amis, mais ces derniers sont assassinés les uns après les autres. Gabriel décide donc de comprendre les raisons de cette tuerie, et doit côtoyer des milieux interlopes : religieux peu catholiques, policiers voyous, politiciens sans scrupules, amateurs de perversions sexuelles…

Deux-cent-cinquante-neuvième apparition du Poulpe, Les Ch'tis commandements ne déroge pas à la règle initiée par Jean-Bernard Pouy : le personnage est toujours aussi sympathique, et obligé d'affronter des ennemis issus de mondes douteux. Ici, Noël Simsolo envoie Gabriel Lecouvreur dans une région qu'il connait bien puisqu'elle a servi de lieu de déroulement à ses précédents ouvrages. L'intrigue y est dense et bien plus complexe que ne le laisse présumer la quatrième de couverture, s'ouvrant sur des secrets de famille sombres et glauques. Les personnages sont bien sentis et colorés. L'auteur a bien rempli sa mission en concevant une histoire qui ne pourra que plaire aux amateurs du Poulpe, avec force situations cocasses, jeux de mots à l'emporte-pièce et dénonciations sociales, sans occulter une énigme qui demeure prenante. Néanmoins, certains lecteurs pourront reprocher à Noël Simsolo une surenchère de scènes sexuelles et triviales dans la dernière partie du roman.

Au final, Les Ch'tis commandements est un bon roman qui s'inscrit dans la lignée des précédents tout en étant original.