Chambres noires

5 votes

  • 8/10 L’exercice de la nouvelle est délicat et périlleux. Ecrire en quelques pages une intrigue est difficile, surtout si, comme on s’appelle Karine Giebel, on aime développer son histoire, proposer des rebondissements surprenants toutes les 20 pages, construire ses personnages à la psychologie complexe. Mais autant le dire de suite, l’autrice a su remporter haut la main sa composition.

    Chambres noires c’est 4 nouvelles inédites dont les titres font référence à des films qui ont marqué l’auteur (Le vieux fusil, L’armée des ombres, Un monde parfait, Au revoir les enfants). En bonus trois autres nouvelles écrits au profit des Restos du cœur et insérés dans les séries Treize à table, et une dernière parue dans Des Mots par la Fenêtre au profit de Fondation Hôpitaux de Paris. Soit au total, 8 nouvelles.

    Même si elles m’étaient totalement inconnues, ce sont les 4 nouvelles inédites qui m’ont le plus touché. Reprenant les mêmes thèmes chers de l’auteur, on se complait à se laisser embarquer dans ces histoires sombres, tortueuses, et malheureuses. Il faut avouer que même en peu de pages, Karine Giebel a su jouer du lecteur en lui tirant les larmes, en l’estomaquant mais chaque fois en le clouant de stupeur ou d’effroi. Nouvelles ou pas, l’autrice démontre son aisance quelque soit la longueur de ses histoires. Fallait-il encore une preuve de l’étendue et de la qualité de son talent ?

    19/12/2023 à 17:19 JohnSteed (552 votes, 7.7/10 de moyenne) 8

  • 8/10 Un recueil de nouvelles, bien servi dans sa version, par ses trois interprètes.
    Si on retrouve toute la noirceur et la violence, chères à KG, j'y ai trouvé quelques pépites très émouvantes où la férocité laisse la voie à plus d'émotions.
    "Au revoir les enfants" avec l'histoire tragique d'Yvonne, une nonagénaire attachante,
    "Dans les bras d'une étoile" on passe quelques jours avec un SDF désabusé et Sam, son chien,
    "L'escalier" ou l'histoire d'amitié entre Madi, un petit métisse et Madie (Madeleine) sa voisine et presque grand-mère.

    25/07/2023 à 21:41 charlice (351 votes, 7.7/10 de moyenne) 7

  • 9/10 Karine Giebel ou l'art de rendre terriblement attachants ses personnages en quelques pages. L'art, également, de susciter l'émotion et le flots de larmes en de courts récits.
    Un recueil de nouvelles que j'ai trouvé époustouflant et qui m'a prise aux tripes, l'auteure mettant en avant tous les oubliés et les martyrisés de France et du monde entier.
    A elle seule, la merveilleuse nouvelle "Au-revoir les enfants" mérite qu'on se penche sur cet ouvrage de la reine Giebel. J'ai été bouleversée par le récit de cette courageuse résistante, rescapée des camps de la morts qui va devoir mener un ultime combat, celui contre le Covid. J'ai adoré, adoré, adoré.
    "Le vieux fusil", réussi et 100% polar, reprend les thèmes chers à l'auteure ; séquestration et vengeance.
    "L'armée des ombres" met en scène les personnages préférées de Karine : des femmes que la vie n'a pas épargnées et qui se battent comme des lionnes pour survivre. Cette excellente nouvelle m'a rappelé le sublime "Les larmes noires sur la terre" de S. Collette.
    "Les hommes du soir" : entre massacre ethnique et migrants, autant dire que c'est insoutenable.
    "Un monde parfait" : la nouvelle qui m'a le moins enthousiasmée et qui est pourtant la plus "polar" même si elle flirte un peu avec le fantastique (une première chez l'auteure).
    "La sentence" : une histoire d'amour interdite et tragique entre deux adolescents dans un pays sans liberté et aux coûtumes barbares. Atroce.
    "Dans le bras des étoiles" : un récit ultra-court, si banal et simple et pourtant quelle émotion ! Karine troue le coeur en se mettant, pour quelques pages, dans la peau d'un jeune SDF. A chialer.
    On termine sur "L'escalier", une amitié douce et délicate entre un petit garçon délaissé et une vieille grand-mère esseulée, un bonbon de littérature blanche triste, certes, mais qui clos avec un peu d'optimiste et de bienveillance ce recueil terriblement difficile dont nous sortons lessivés mais finalement bien décidés à ne plus nous attarder sur nos ridicules petites misères du quotidien.

    14/01/2023 à 16:41 Ironheart (821 votes, 7.4/10 de moyenne) 7

  • 8/10 On peut dédier ce roman à tous les oubliés de la vie, sdf, sans papiers, orphelins en foyers... Tous ces antihéros qui n'ont que trop rarement les honneurs d'un roman qui leur est consacré. Beaucoup d'émotions, de noirceur, de pessimisme et de faux espoirs.... Des nouvelles qui ne peuvent pas laisser indifférents...

    17/05/2022 à 09:14 Franck 28 (636 votes, 7.7/10 de moyenne) 5

  • 8/10 Les nouvelles de ce Chambres noires sont très agréable à lire.
    Généralement, ce genre de recueils contient des nouvelles de qualités très inégales mais ici, je les ai trouvé d'un niveau très homogène.
    L'écriture ciselée de Karine Giebel sied parfaitement bien au genre et les histoires qu'elle nous conte sont intéressantes.
    Bien sûr, comme de coutume avec Giebel, l'optimisme et l'espoir y ont peu de place contrairement à la noirceur et au désenchantement. Pour autant, à l'instar de la courte et dernière nouvelle de ce recueil, l'émotion est bien présente.

    22/11/2021 à 23:15 ericdesh (934 votes, 7.4/10 de moyenne) 7