Et puis mourir

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  • 9/10 Découvrons un nouveau duo d’enquêteurs avec un Breton adepte de la gifle (ne pas confondre avec son homonyme avec deux « n » enfanté par Didier Fossey) et un Corse, orthodoxe de la règle pour s’épargner de sa propre violence. Un contexte bien présent dans notre mémoire collective pour l’ambiance insurrectionnelle et le rôle des médias dans la relation de la vérité. Notons le soin apporté à la chronique des manifestations parisiennes de 2018.
    Sous des allures de polar assez classique, Jean-Luc Bizien nous interpelle sur notre sentiment de justice. Que dire d’une victime qui n’a pu verbaliser à temps ses douleurs et dont l’affaire est ainsi effacée par la prescription ? Une double peine en fait ! Corolaire : quand la justice n’a pas abouti, est-il moralement admissible qu’une victime joue au justicier ?
    Un tueur en série que nous identifions très tôt certes mais que nous soupçonnons en outre d’être le troublant gardien d’une histoire sensible que nous découvrons au fil de pages, va être l’objet de la traque, cœur de ce thriller. Ses victimes ont-elles un point commun au-delà de leur aisance financière ?
    Tout le talent de l’auteur est au service de ce suspense au dénouement inattendu mais que j’ai trouvé cruel et élégant ainsi qu’une approche de la vieillesse et de la maladie d’Alzheimer pudique et sans voyeurisme.
    Excellent moment de lecture servi par un style toujours aussi affuté.
    Loin de la Corée du Sud et du Mexique de ses précédents romans, dans le contexte d’événements qui ont suspendu notre actualité, Jean-Luc Bizien nous conte là une histoire prenante et nous espérons très fort que Le Guen et Agostini aient une vie sur plusieurs tomes à venir …
    Enfin une dernière interrogation : quels rapports ont donc nos auteurs avec le cimetière du Père Lachaise ? … un beau sujet d’analyse …

    29/10/2020 à 15:32 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 4