Des Jours et des nuits à Chartres

(Dagar och nätter I Chartres)

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  • 8/10 … ou le destin de la malheureuse Simone (Touseau dans la réalité), coupable d’avoir aimé pendant l’Occupation un soldat allemand (Helmut), ayant eu un enfant de lui, et que l’épuration va malmener lors de ces tristes « réjouissances » cathartiques. Une pièce de théâtre poignante, courte et emplie de tact et d’humanité, avec seulement huit personnages (Simone, son amie Marie, Edith qui a perdu son fils durant le conflit, Dominique et Raphaël qui sont deux résistants, son compagnon Helmut, et Robert Capa dans son propre rôle). L’histoire est née de la célèbre photographie « La Tondue de Chartres » qui a inspiré cette histoire à Henning Mankell et l’a traduite avec ses propres mots, puisqu’il s’y fait « l’interprète d’une image ». Une émouvante lecture, où rien n’est ni blanc ni noir, tout en nuances, refusant de jeter l’opprobre sur les uns ou les autres, même si l’on y devine sans mal à la fois les cicatrices à vif du peuple français tout autant que le désespoir de ces femmes qui ont eu le malheur d’avoir vécu une histoire d’amour avec « un » Allemand. Du vitriol tout de même jeté à la face des « héros » (comme le disait Jean Rochefort avec la classe qu’on lui connaît, « dans ces périodes troubles, les héros naissent comme les champignons après la pluie »), parfois plus revanchards ou ayant des choses à se faire pardonner que de véritables êtres salvateurs. Bref, un saisissant moment de lecture, ici accompagné de quelques textes qui permettent de mieux cerner certaines vérités historiques, le contexte, voire de creuser des thèmes propres à cette pièce.

    10/08/2020 à 23:21 El Marco (3431 votes, 7.2/10 de moyenne) 4