Loulou

La destinée aventureuse de Marie-Louise Berthet, successivement fille de joie, bonne sœur et anarchiste…, surnommée Sœur Fouettard eu égard à sa spécialité cinglante… QQQ

[…] Alors n’écoutant que mon désir, je tire la lieuse de chanvre qui lui sert de ceinture et je l’enjambe m’asseyant sur ses genoux. Je fourrage son bourgeron et extirpe son bâton magnifique, je siffle d’admiration, il souffle comme pris de panique, parait se débattre.
— Laisse-toi faire, père Milon. Tu as bien mérité une petite récompense.
Je saisis son bois raide que je ne peux circonscrire de ma main tant sa taille est imposante et l’enfourne délicatement dans ma minette au museau mouillé. J’ai peur qu’il me déchire, mais je le sens passer lentement les faubourgs puis pénétrer le boulevard principal, se diriger vers le centre. Son gros gland déplisse et repasse toute la friperie, il s’en vient et va, lentement, en cadence lourde et molle, dans le tempo de la danse que j’imprime à loisir en poussant sur mes jambes. Ce bougre occupe tout l’espace et tape au fond. Il me régale. Il me l’a fait au béguin, l’homme du topinambour et de la cerise réunis. Le vin aidant, il y a si longtemps que je n’avais pas connu ce chamboulement, cette sensation, ce bonheur. Les passes, les caprices, les saloperies des clients de la mère Aubin, envolés, lointains, en cet instant je m’appartiens, je cède, consentante et heureuse, je suis à l’initiative, pleinement moi.
Son odeur de mâle m’enivre. Il est en moi, je le serre dans mes bras à m’en faire mal. Je fais battre mes petites ailes de papillons sur sa queue en contractant ma minette, ma savante minette ; il ne bouge pas dans cette position, je le subjugue, il souffle toujours comme l’on fait sur une brûlure pour en atténuer la piqûre. Il prononce des paroles bourrues, incompréhensibles.
— Je sens la pisse, hein ? T’aimes ça, dis ?
Il geint comme s’il était malade, puis je sens qu’il m’inonde de son foutre épais, chaud et grumeleux. Je pars illico à la Versailles, le berlingot en folie, j’en tremble, de toutes les parcelles de mon corps, je jouis de ce bonheur après cette peur, cette peur de mourir.
Assommée un temps, je saute de ma position et vais m’allonger sur la paillasse. Je lui tends les bras :
— Venez mon beau seigneur rejoindre votre petite femme !
Il manque de tomber les pieds entravés par son pantalon. Il s’effondre sur moi et nous nous aimons jusqu’au petit jour.

Non polar

Il ne semble pas encore y avoir de sujet sur cet ouvrage sur le forum... Cliquez ici pour en créer un !

Soumis le 28/06/2020 par El Marco

Proposer des corrections

Mots-clés

Si vous avez aimé ce livre, vous aimerez aussi...

Aucune suggestion pour l'instant.