Le masque d'argile

  1. Complots dans la Rome antique

    Shagan et Julia forment un duo d'enquêteurs bien atypique : le premier est un cul-de-jatte à la violence facile, la seconde une géante aux penchants cannibales. Leur aide est demandée par un homme dont un membre de la famille vit un épisode étrange : sa maison semble en proie à des manifestations surnaturelles. N'écoutant que leur audace, la paire de limiers va se lancer dans une investigation qui les mènera de surprise en surprise...

    On ne présente plus Serge Brussolo : cet auteur à l'imagination très féconde a exploré de nombreux genres littéraires, même le polar historique (l'antiquité égyptienne avec Le Labyrinthe de pharaon, l'époque des Vikings avec La captive de l'hiver ou le Moyen Âge avec Hurlemort ou Le château des poisons). Ici, le lecteur retrouve les protagonistes des Cavaliers de la pyramide pour un nouvel opus riche et prenant. La période et les mœurs sont brillamment étudiées et retranscrites, avec de nombreuses notes de bas de page. L'ambiance est toujours aussi noire et glauque, et les trouvailles de Serge Brussolo abondantes. Jugez plutôt : des statues troublées par la foudre, une divinité venue de l'Orient, des abeilles tueuses protégeant un temple interdit, des rêves aux accents prémonitoires... C'est donc l'univers habituel de l'écrivain que l'on rejoint pour un immense plaisir de lecture. L'intrigue est habile et ménage un bon suspense, même si la fin risque de décevoir les fans de Serge Brussolo ; en effet, cette dernière est presque « trop classique ». Néanmoins, il s'agit d'un choix clairement assumé : l'auteur, pour une fois, refuse une péripétie de trop et offre une construction crédible, ce qu'il lui arrivait parfois de laisser de côté au profit d'une histoire toujours plus originale.

    Le masque d'argile constitue donc un très bon opus, captivant et intelligent, qui illustre une fois de plus le talent de Serge Brussolo.

    /5