Sale Boulot

(Dirty Work)

7 votes

  • 8/10 Un homme tronc, un autre défiguré se retrouvent dans la même chambre d'hôpital une longue, très longue nuit. Les deux rescapés de la guerre du Vietnam vont se raconter leur vie autour de bières, de somnolence, de somnifères et de bavardages. Ils se racontent, se dévoilent, se mettent à nu.

    Braiden rencontre Walter. Deux êtres abîmés par la guerre. Deux êtres abandonnés. L'un vient de passer 22 ans allongé sur un lit. Dépendant des soignantes et notamment de sa soeur. L'autre déboule, on ne sait pas trop pourquoi il vient à ce moment-là.
    Chacun pense que l'autre souffre plus que lui.
    Il n'y a aucun avenir pour aucun d'entre eux et pourtant, ils tirent encore des plans sur la comète, refusent de s'apitoyer sur leur sort, pensent au futur, ressassent le passé.
    Les champs de coton, la mobilisation, l'envie de combattre et puis... la blessure, les mois et les années d'hôpital, le repli sur soi, le monde extérieur qui s'éloigne de plus en plus.
    La construction de ce roman est intéressante également et est faite à accrocher le lecteur. Les chapitres sont assez courts et à chacun d'entre eux, le narrateur change sans jamais que cela soit indiqué. Il faut donc être vigilant pour bien reconnaître celui qui parle.

    Ce "Sale boulot" peut aussi être considéré comme un pamphlet contre la guerre. Incomprise des soldats qu'on envoie au front, se faire tailler en morceau par un ennemi qui ne comprend pas plus les motivations des dirigeants. On leur dit de se battre, alors ils se battent, blessent, tuent parfois. Et reviennent blessés, meurtris.

    Je n'avais encore jamais lu de livre de cet auteur décédé subitement en 2004 que les éditions Gallmeister ont la bonne idée de rééditer. Essai réussi. C'est noir, sombre et aussi plein d'espoir. Bien sûr, cela donne envie de découvrir l'oeuvre de Larry Brown.

    30/04/2020 à 09:54 scarabe (378 votes, 7.7/10 de moyenne) 2

  • 5/10 On ressent certes de l'empathie pour ces deux mutilés de guerre mais leurs anecdotes sur leur vie ne m'ont pas plus intéressé que ça. Une lecture facile et rapide mais qui ne m'a pas donné envie de continuer avec cet auteur.

    17/01/2019 à 07:50 Grolandrouge (1477 votes, 6.6/10 de moyenne) 2

  • 7/10 Mon premier Larry Brown (oui, oui, je suis irrécupérable).

    Drôle par moment, mais surtout lucide, poétique et tragique, ce huit clos nocturne et court roman (200 pages), parle de la bêtise qu'est la guerre, où l'auteur témoigne - sans pathos ni misérabilisme - sa compassion pour ces gens simples aux rêves ordinaires, bousillés par la fatalité.

    A lire, naturellement.

    16/09/2018 à 09:05 schamak (103 votes, 6.1/10 de moyenne) 2

  • 7/10 L'histoire de deux destins brisés par la guerre, racontée avec beaucoup d'humanité. Un bon Larry Brown, un cran en dessous, tout de même, par rapport à "l'usine à lapins" ou "Joe".

    01/08/2015 à 20:47 Walter (126 votes, 7.4/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Sale boulot est un pamphlet anti-guerre aucunement moralisateur et subtilement universel, malgré son cadre, huis-clos dont lequel les protagonistes tentent de s'échapper par l'imagination ou les souvenirs. On peut le mettre aux côtés du Vin de la colère divine de l'australien Kenneth Cook.

    26/06/2012 à 00:30 gilmoutsky (50 votes, 8.1/10 de moyenne) 1

  • 9/10 Comment faire beau en faisant simple. Demandez à Larry Brown. Un vocabulaire épuré au maximum pour des émotions fortes à chaque chapitre, c'est très bien fait. Cet instantané de vétérans de guerre est ultra simple mais riche de messages. Excellent

    26/07/2010 à 13:13 Xave (233 votes, 6.9/10 de moyenne) 1

  • 9/10 Bouleversant une histoire qui prend aux tripes et une très belle écriture ! Un énorme auteur salué à sa juste valeur aux états unis et méconnu en France ... pour ma part c'est aussi bon que les romans de Pete Dexter ... en tout cas ça me donne envie de lire le reste de sa bibliographie !

    04/06/2010 à 09:06 JEDIVE (123 votes, 7.6/10 de moyenne) 1