Ôtsuki, trente-quatre ans, est un ancien toxico qui vit aux crochets des femmes. Le hasard place un jour sur sa route un ancien camarade, Sugimoto, qui lui propose un travail pour le moins original : aller à la rencontre du vieux Masamichi Kôyama, calligraphe de son état, afin de terminer pour lui un film. Sauf que le long-métrage n’a rien de très orthodoxe : il mêle scènes érotiques avec la jeune Tomoé, encore mineure, et scènes surréalistes avec des insectes pris au gros plan. Ôtsuki ignore encore que les événements à venir vont être encore plus étranges…
Il s’agit ici du premier ouvrage de Hisaki Matsuura à être traduit en France. L’auteur, également poète et critique de cinéma, emploie une langue belle, très belle même, où l’on sent sans le moindre mal l’influence japonaise, avec une prose touchante où certains passages sont à lire et à relire pour en apprécier tout le sel. Les divers protagonistes sont assez croustillants, de Tomoé, adolescente presque femme qui attire la concupiscence masculine, à Kôyama, bizarrement obnubilé par ce film si ésotérique, en passant par Takabatake, « semi-imbécile » brutal qui vivote dans l’ombre du patriarche et, bien évidemment, Ôtsuki, individu en pleine perdition qui a su se libérer de l’emprise du shabu, une variété de méthamphétamines. Hisaki Matsuura déploie une langue riche et admirable qui fait perdre pied au lecteur au gré de ce récit énigmatique, volontairement mystérieux et dont il faut attendre les derniers chapitres pour comprendre la réelle teneur de l’intrigue. Mais que le lectorat soit prévenu : l’univers de l’écrivain est obscur – au sens positif du terme – et très difficilement pénétrable, puisqu’il fait clairement référence à la culture nippone et à ses codes, ce qui risque de semer quelques esprits purement occidentaux le long de ce fil d’Ariane. Néanmoins, ce Calligraphe offre indubitablement une incursion atypique et, par certains points, vertigineuse dans une littérature policière parfois trop balisée et attendue.
Plus qu’un livre, celui-ci s’apparente à une véritable aventure expérimentale et occulte, d’autant que l’épilogue, noir à souhait, se panache d’une énigme à la résolution qui confine au mystique.
Ôtsuki, trente-quatre ans, est un ancien toxico qui vit aux crochets des femmes. Le hasard place un jour sur sa route un ancien camarade, Sugimoto, qui lui propose un travail pour le moins original : aller à la rencontre du vieux Masamichi Kôyama, calligraphe de son état, afin de terminer pour lui un film. Sauf que le long-métrage n’a rien de très orthodoxe : il mêle scènes érotiques avec la jeune Tomoé, encore mineure, et scènes surréalistes avec des insectes pris au gros plan. Ôtsuki ignore encore que les événements à venir vont être encore plus étranges…
Il s’agit ici du premier ouvrage de Hisaki Matsuura à être traduit en France. L’auteur, également poète et critique de cinéma, emploie une langue belle, très belle même, où l’on sent sans le moindre mal l’influence japonaise, avec une prose touchante où certains passages sont à lire et à relire pour en apprécier tout le sel. Les divers protagonistes sont assez croustillants, de Tomoé, adolescente presque femme qui attire la concupiscence masculine, à Kôyama, bizarrement obnubilé par ce film si ésotérique, en passant par Takabatake, « semi-imbécile » brutal qui vivote dans l’ombre du patriarche et, bien évidemment, Ôtsuki, individu en pleine perdition qui a su se libérer de l’emprise du shabu, une variété de méthamphétamines. Hisaki Matsuura déploie une langue riche et admirable qui fait perdre pied au lecteur au gré de ce récit énigmatique, volontairement mystérieux et dont il faut attendre les derniers chapitres pour comprendre la réelle teneur de l’intrigue. Mais que le lectorat soit prévenu : l’univers de l’écrivain est obscur – au sens positif du terme – et très difficilement pénétrable, puisqu’il fait clairement référence à la culture nippone et à ses codes, ce qui risque de semer quelques esprits purement occidentaux le long de ce fil d’Ariane. Néanmoins, ce Calligraphe offre indubitablement une incursion atypique et, par certains points, vertigineuse dans une littérature policière parfois trop balisée et attendue.
Plus qu’un livre, celui-ci s’apparente à une véritable aventure expérimentale et occulte, d’autant que l’épilogue, noir à souhait, se panache d’une énigme à la résolution qui confine au mystique.