Agrégé de philologie classique – Armel Job parle et écrit le latin comme Cicéron et le grec comme Thucydide –, directeur du lycée de Bastogne, dans l'Ardenne belge, Armel Job est l'un de ces hommes de haute culture dont la Wallonie n'est pas avare (tel Alexis Curvers, l'auteur de "Tempo di Roma"). De sa connaissance approfondie de la langue française lui est venue "l'idée extravagante" d'écrire des romans. D'où, en 2000, "La Femme manquée" (prix Emmanuel-Roblès et prix René-Fallet) et, en 2001, "Baigneuse nue sur un rocher": originalité du sujet, perfection de l'écriture, humour subtil. Et celui-ci, "Helena Vannek", dans un tout autre registre: dramatique. Dans une famille de notables terriens, le père est marchand de chevaux, la mère est morte, deux grandes filles: Helena l'exaltée et Mieke l'espiègle. Le père engage un apprenti, Guido, qui arrive précédé d'une réputation sulfureuse. Lorsqu'il fuit, Helena le suit: elle l'aime et croit qu'il l'aime. Quand il se refuse, elle pense découvrir la vérité: il est son demi-frère. Le destin les sépare.Dans une seconde partie du roman, c'est alors le fils d'Helena qui prend la parole. Il vient de mettre la main sur le journal de sa mère: les mystères se dévoilent. Et l'on prend conscience que le récit d'Helena est, pour une large part, le produit de son imagination. Elle a voulu faire des événements de sa jeunesse une tragédie, de sa vie un destin. Étrange et troublante histoire où, par-devers la parfaite limpidité du récit, la réalité des êtres se révèle sous un jour inattendu.
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Soumis le 02/11/2019 par El Marco