3 votes
-
9/10 Didier Sénécal (à ne pas confondre avec son homonyme canadien prénommé Patrick) est parvenu à créer un personnage atypique et captivant – les bons romans sont davantage construits à partir de personnages réussis que sur des histoires prenantes – avec un Lediacre rusé, taciturne, alambiqué et du côté opaque de la ligne jaune : « Chez lui, tout n’est que calcul tortueux, arrière-pensée sournoise, contournement de l’obstacle, progression en crabe, dérapage contrôlé. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? disent ses détracteurs. Ce à quoi il leur répondrait, s’il avait du temps à leur consacrer, que les enquêtes qui constituent sa spécialité se distinguent précisément par leur complexité ». Les deux personnages secondaires s’emboîtent à merveille dans l’interaction sinueuse d’enquêtes tout aussi sombres. En effet, leur cheval de bataille est la caste des intouchables, « les gens bien informés murmuraient qu’il était chargé en quelque sorte des intouchables, des délinquants protégés par leur statut ou par leur célébrité, et que le pouvoir lui accordait tacitement le droit d’allumer son feu de bois avec le Code de procédure pénale (pour rester polie). » Dans « Les petites filles et les petits garçons », la cible est une ONG qui sert à enrichir les dirigeants et à couvrir des trafics rémunérateurs. Les trois fins limiers profiteront d’une aubaine pour serrer un célèbre délinquant sexuel grâce à leur rouerie et au nez de Lediacre. Sénécal, et c’est là encore un point fort appréciable, parvient à circonscrire l’intrigue et les dénouements dans le vraisemblable sans héros/deus ex machina.
L’écriture teintée d’humour et d’ironie est au service de l’histoire pour transporter le lecteur du début à la fin du roman avec enthousiasme et joie.
Un des romans de 2009 à lire absolument pour tout amateur de polar et non-amateur.29/05/2009 à 05:46 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne)
-
8/10 C'est mon premier SENECAL mais sans doute par le dernier. J'adhère complètement au style de Lediacre. J'ai beaucoup aimé son écriture ainsi que la structure du roman.
14/04/2009 à 11:49 Mamen (492 votes, 7.8/10 de moyenne)
-
8/10 Pour que la mécanique Sénécal fonctionne (à savoir, dénoncer les pratiques illégales et abusives de personnalités soi-disant "intouchables", car protégées par leur réputation, leurs relations, etc.), il faut que le sujet soit à la hauteur de l'enquête. En s'attaquant ici aux dérives de certaines O.N.G., dont les dirigeants s'affichent dans les médias pour faire pleurer les gens sur la misère du monde, les persuadant de donner à leurs associations pour mieux s'en mettre plein les poches, l'obstiné commissaire Lediacre et ses adjoints ont justement de quoi faire ! Ce qui donne un roman passionnant, encore une fois très documenté, dont le style enlevé et l'humour rendent la lecture d'une facilité enthousiasmante.
18/01/2009 à 10:06 Dodger (471 votes, 7.7/10 de moyenne) 1