Après le décès de son oncle qui s’est jeté du haut d’une falaise, Marie Saintonge, quadragénaire, emménage dans la vieille maison du défunt. Dans un hiver matraqué par les bourrasques et moulu par un froid polaire, elle va vite être confrontée à des phénomènes étranges. A l’été suivant, non loin de là, Ric Dubois, écrivain de l’ombre qui prêtait sa plume à Chris Julian, retrouvé mort après s’être fait sauter la tête avec son .45, décide de passer quelque temps dans un camping afin de mettre la dernière main à Orages à Red River, le livre à peine esquissé par le mort. Il va à son tour devenir la proie d’événements bizarres. A croire que la Nature ambiante est une carnassière.
Andrée A. Michaud signait ce livre en 2019, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est marquant. L’auteure exploite son style littéraire si particulier – pas de dialogue, uniquement du discours indirect libre parfois volontairement maltraité – pour mieux nous immerger dans ce récit caverneux. Les deux personnages que sont Marie et Ric occupent chacun les deux premières parties du livre et ne feront que se croiser de manière éphémère lors du final. Il devient dès lors très complexe de résumer ce roman tant Andrée A. Michaud se plaît à brouiller les pistes, rendre impénétrables des voies qui auraient pu être de véritables avenues, surcharger des passages pour mieux étouffer le lecteur. Si l’ensemble est noir et bascule plus clairement dans le fantastique dans les vingt dernières pages, il ne faut pas s’attendre à des rebondissements sauvages, des twists enflammés : l’écrivaine excelle davantage dans le domaine de la strangulation que dans l’art des électrochocs. Personnages denses et équivoques, paragraphes sciemment déroutants, québécismes à foison et circonvolutions plutôt que lignes directes : voilà un ouvrage difficilement domptable, qui ne plaira certainement pas à tous, mais qui a au moins comme immenses qualités de ne ressembler à aucun autre ainsi que de refuser toute facilité.
Andrée A. Michaud surprend et malmène, et ce jusque dans la dernière ligne où un message entendu à la radio vient, une fois encore, percuter son lectorat. Une histoire lente, âpre et indomptée, avec une auteure bien retorse qui préfère la longue asphyxie aux violents effrois.
Après le décès de son oncle qui s’est jeté du haut d’une falaise, Marie Saintonge, quadragénaire, emménage dans la vieille maison du défunt. Dans un hiver matraqué par les bourrasques et moulu par un froid polaire, elle va vite être confrontée à des phénomènes étranges. A l’été suivant, non loin de là, Ric Dubois, écrivain de l’ombre qui prêtait sa plume à Chris Julian, retrouvé mort après s’être fait sauter la tête avec son .45, décide de passer quelque temps dans un camping afin de mettre la dernière main à Orages à Red River, le livre à peine esquissé par le mort. Il va à son tour devenir la proie d’événements bizarres. A croire que la Nature ambiante est une carnassière.
Andrée A. Michaud signait ce livre en 2019, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est marquant. L’auteure exploite son style littéraire si particulier – pas de dialogue, uniquement du discours indirect libre parfois volontairement maltraité – pour mieux nous immerger dans ce récit caverneux. Les deux personnages que sont Marie et Ric occupent chacun les deux premières parties du livre et ne feront que se croiser de manière éphémère lors du final. Il devient dès lors très complexe de résumer ce roman tant Andrée A. Michaud se plaît à brouiller les pistes, rendre impénétrables des voies qui auraient pu être de véritables avenues, surcharger des passages pour mieux étouffer le lecteur. Si l’ensemble est noir et bascule plus clairement dans le fantastique dans les vingt dernières pages, il ne faut pas s’attendre à des rebondissements sauvages, des twists enflammés : l’écrivaine excelle davantage dans le domaine de la strangulation que dans l’art des électrochocs. Personnages denses et équivoques, paragraphes sciemment déroutants, québécismes à foison et circonvolutions plutôt que lignes directes : voilà un ouvrage difficilement domptable, qui ne plaira certainement pas à tous, mais qui a au moins comme immenses qualités de ne ressembler à aucun autre ainsi que de refuser toute facilité.
Andrée A. Michaud surprend et malmène, et ce jusque dans la dernière ligne où un message entendu à la radio vient, une fois encore, percuter son lectorat. Une histoire lente, âpre et indomptée, avec une auteure bien retorse qui préfère la longue asphyxie aux violents effrois.