Kassandra Alicja Marta Wojcek, dite Kassie, n’a que quinze ans mais elle vit déjà une terrible épreuve : elle est capable, après avoir regardé quelqu’un, de savoir quand et comment cette personne va mourir. Un fardeau épouvantable, et qui vient récemment de se matérialiser à nouveau : elle a percuté Jacob Jones, adjoint au procureur, dans une rue et elle sait déjà qu’il va périr d’une façon atroce. Il va en effet être la victime d’un ignoble tueur en série qui va se mettre à tourner autour de l’adolescente. Le psychologue Adam Brandt pourra-t-il l’aider à survivre à ce prédateur ? Mais en a-t-elle seulement envie ?
De M. J. Ardlige, on connaît déjà l’excellente série consacrée à Helen Grace, et c’est avec appétit que l’on se rue sur cet opus, un one shot de quelque cinq-cents-soixante pages. Lorsque l’on analyse le pitch, on semble avoir déjà vu ou lu nombre des éléments présentés. Un tueur en série qui se rapproche de l’héroïne, un don presque surnaturel qui se commue en malédiction, etc. Cependant, c’est oublier que l’auteur est passé maître dans les thrillers. D’entrée de jeu, on retrouve le tempo échevelé qui constitue l’une des signatures de M. J. Ardlige, avec des chapitres extrêmement courts et enlevés (cent-cinquante-et-un). Le suspense est habilement entretenu au gré de ce récit fort et efficace, très cinématographique sans pour autant tomber dans les travers du genre, sans la moindre fusillade abracadabrante ni effet téléphoné. Kassie, consommatrice de drogue depuis l’âge de ses onze ans, vivant avec sa mère très pieuse et attachée à sa grand-mère atteinte de sénilité, est aussitôt sympathique avec ce talent si particulier, proche de la médiumnité, incapable de vivre avec cette aptitude qui la ronge puisqu’elle ne peut rien faire pour venir en aide aux victimes, leur sort étant déjà scellé. Dans le même temps, Adam compose un psychologue très attachant, vivant en couple avec Faith, une peintre enceinte. Sans rien divulguer, M. J. Ardlige se distingue de bien d’autres avec sa propension à proposer un récit fougueux, sans le moindre temps mort, alternant les points de vue entre les divers protagonistes. Loin de n’être qu’un remarquable rythmicien, il propose également de belles envolées humaines, poignantes et marquantes, qui toucheront notamment Adam, avec des passages d’une rare densité émouvante. Et il y a ce final, remarquable, inattendu, mémorable, achevant de faire de cet opus un immense moment de lecture, allant bien au-delà du simple livre distractif.
Un écrivain déjà reconnu pour sa maîtrise du suspense, et qui a l’audace de quitter sa zone de confort pour nous offrir un roman tout aussi brillant que les précédents : non seulement le geste est à applaudir, mais le résultat est un pur coup de maître.
Kassandra Alicja Marta Wojcek, dite Kassie, n’a que quinze ans mais elle vit déjà une terrible épreuve : elle est capable, après avoir regardé quelqu’un, de savoir quand et comment cette personne va mourir. Un fardeau épouvantable, et qui vient récemment de se matérialiser à nouveau : elle a percuté Jacob Jones, adjoint au procureur, dans une rue et elle sait déjà qu’il va périr d’une façon atroce. Il va en effet être la victime d’un ignoble tueur en série qui va se mettre à tourner autour de l’adolescente. Le psychologue Adam Brandt pourra-t-il l’aider à survivre à ce prédateur ? Mais en a-t-elle seulement envie ?
De M. J. Ardlige, on connaît déjà l’excellente série consacrée à Helen Grace, et c’est avec appétit que l’on se rue sur cet opus, un one shot de quelque cinq-cents-soixante pages. Lorsque l’on analyse le pitch, on semble avoir déjà vu ou lu nombre des éléments présentés. Un tueur en série qui se rapproche de l’héroïne, un don presque surnaturel qui se commue en malédiction, etc. Cependant, c’est oublier que l’auteur est passé maître dans les thrillers. D’entrée de jeu, on retrouve le tempo échevelé qui constitue l’une des signatures de M. J. Ardlige, avec des chapitres extrêmement courts et enlevés (cent-cinquante-et-un). Le suspense est habilement entretenu au gré de ce récit fort et efficace, très cinématographique sans pour autant tomber dans les travers du genre, sans la moindre fusillade abracadabrante ni effet téléphoné. Kassie, consommatrice de drogue depuis l’âge de ses onze ans, vivant avec sa mère très pieuse et attachée à sa grand-mère atteinte de sénilité, est aussitôt sympathique avec ce talent si particulier, proche de la médiumnité, incapable de vivre avec cette aptitude qui la ronge puisqu’elle ne peut rien faire pour venir en aide aux victimes, leur sort étant déjà scellé. Dans le même temps, Adam compose un psychologue très attachant, vivant en couple avec Faith, une peintre enceinte. Sans rien divulguer, M. J. Ardlige se distingue de bien d’autres avec sa propension à proposer un récit fougueux, sans le moindre temps mort, alternant les points de vue entre les divers protagonistes. Loin de n’être qu’un remarquable rythmicien, il propose également de belles envolées humaines, poignantes et marquantes, qui toucheront notamment Adam, avec des passages d’une rare densité émouvante. Et il y a ce final, remarquable, inattendu, mémorable, achevant de faire de cet opus un immense moment de lecture, allant bien au-delà du simple livre distractif.
Un écrivain déjà reconnu pour sa maîtrise du suspense, et qui a l’audace de quitter sa zone de confort pour nous offrir un roman tout aussi brillant que les précédents : non seulement le geste est à applaudir, mais le résultat est un pur coup de maître.