Les Yeux fumés

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  • 4/10 Je n'ai pas aimé.

    De ce roman, je ne retiendrais que les pages 24-25 et le passage où il est question d'horizontalité et de verticalité ; un joli passage, puis quelques fulgurances ça et là ; bref des promesses éparpillées transformées en regrets, après la dernière ligne.
    Il y avait moyen, pourtant, vraiment, et du potentiel pour donner à cette histoire, ces personnages, ce héros, une densité, une vérité, une force, une émotion, mais hélas ce mélange de brutalité et de douceur est diluée par une écriture trop balancée au petit bonheur l'inspiration, des sous intrigues avortées, des raccourcis, des personnages secondaires sacrifiés, des dialogues redondants, des formules bancales, au final tout un ensemble mal fichu fait de précipitation et d'efforts poussifs, de remplissage aussi.
    Donner du relief à l'ennui, de la couleur à la grisaille, c'est pas simple. Là, je me suis trop souvent emmerdé. Et ça m'a agacé et, très vite, l'empathie pour Philippe dont je n'ai cru ni au mal-être ni à la détresse, est quasi morte-née.
    Et puis, - et c'est une des premières fois que ça me fait ça - j'ai senti une forme d'impréparation narrative, presque une espèce d'improvisation, comme si l'auteure avait soudain pris conscience de faire du surplace et péniblement tentait de relancer son histoire, en usant d'effets parachutés et trop voyants : dialogues en enfilade (c'est vrai que ça parle beaucoup dans ce roman mais ça ne dit rien qui fasse avancer les choses où la psyché des protagonistes), en alignant des phrases banales ou inutiles. Ne pas faire de plan, pourquoi pas, mais pour ça, faut une rigueur, une maîtrise narrative, de l'originalité, de la poésie et des idées en stock.

    N'est pas Marion Brunet qui veut.

    Au final, ces 200 pages m'ont semblé interminables.

    12/04/2020 à 20:41 schamak (103 votes, 6.1/10 de moyenne) 2