Cela fait dix-sept ans que la jeune Gail Duff est morte dans des circonstances floues. Gail était la seule représentante de la gent féminine de la lignée des Duff, des êtres que l’on présente, au choix, comme de dangereux et inquiétants personnages ou comme des arriérés profonds. C’est aussi dix-sept ans plus tard que revient Morgan, frère de Gail. Mais ce retour va s’accompagner de nombreuses violences dont deux individus vont être les victimes : David Marifield, médecin, et Henry Scowcroft.
Trevor Ferguson signe ici un roman noir. Très noir. On est saisi, dès le premier chapitre, par son style si particulier : des phrases hachées, des paragraphes longs, très peu de dialogues, et, paradoxalement, des passages particulièrement travaillés. Certains lecteurs se perdront d’ailleurs dans ce maquis narratif, peuplé de curieuses assertions, d’hallucinations vécues éveillées, et autres digressions qui déstructurent le récit. Ceci n’est bien entendu pas un défaut dans la technique d’écriture de Trevor Ferguson ou la marque d’un désordre dans son récit, mais plutôt une manière, dense et chaotique, de faire écho à une histoire complexe et douloureuse. On se familiarise avec les protagonistes assez rapidement, tout en se laissant bercer par les descriptions de l’auteur quant à la nature de cette contrée esseulée de la Colombie Britannique, sur l’île de Skincuttle. Une ode particulièrement poétique à sa faune et à sa flore, jamais gratuite ni stérile, et où flotte encore le parfum entêtant du passé. Et de la mort. Car c’est au terme de cet opus, lourd et sombre, que jaillira enfin la vérité quant à la mort de Gail. Une véritable horreur, ignominieuse, dont la révélation éclaboussera tripes et âmes des personnages comme du lecteur.
Un ouvrage dense et troublé, qui ne se donne pas mais se mérite. Il ne ressemble à aucun autre et, en retour des efforts fournis par le lecteur, le récompensera au centuple par ce festin de maux et de tourments. Une littérature âpre et exigeante.
Cela fait dix-sept ans que la jeune Gail Duff est morte dans des circonstances floues. Gail était la seule représentante de la gent féminine de la lignée des Duff, des êtres que l’on présente, au choix, comme de dangereux et inquiétants personnages ou comme des arriérés profonds. C’est aussi dix-sept ans plus tard que revient Morgan, frère de Gail. Mais ce retour va s’accompagner de nombreuses violences dont deux individus vont être les victimes : David Marifield, médecin, et Henry Scowcroft.
Trevor Ferguson signe ici un roman noir. Très noir. On est saisi, dès le premier chapitre, par son style si particulier : des phrases hachées, des paragraphes longs, très peu de dialogues, et, paradoxalement, des passages particulièrement travaillés. Certains lecteurs se perdront d’ailleurs dans ce maquis narratif, peuplé de curieuses assertions, d’hallucinations vécues éveillées, et autres digressions qui déstructurent le récit. Ceci n’est bien entendu pas un défaut dans la technique d’écriture de Trevor Ferguson ou la marque d’un désordre dans son récit, mais plutôt une manière, dense et chaotique, de faire écho à une histoire complexe et douloureuse. On se familiarise avec les protagonistes assez rapidement, tout en se laissant bercer par les descriptions de l’auteur quant à la nature de cette contrée esseulée de la Colombie Britannique, sur l’île de Skincuttle. Une ode particulièrement poétique à sa faune et à sa flore, jamais gratuite ni stérile, et où flotte encore le parfum entêtant du passé. Et de la mort. Car c’est au terme de cet opus, lourd et sombre, que jaillira enfin la vérité quant à la mort de Gail. Une véritable horreur, ignominieuse, dont la révélation éclaboussera tripes et âmes des personnages comme du lecteur.
Un ouvrage dense et troublé, qui ne se donne pas mais se mérite. Il ne ressemble à aucun autre et, en retour des efforts fournis par le lecteur, le récompensera au centuple par ce festin de maux et de tourments. Une littérature âpre et exigeante.