Le Coffret maléfique

(Mansions of Murder)

  1. Les Douze Apôtres

    1381. Frère Athelstan, dominicain, est appelé pour enquêter sur une série de mystères. Deux hommes de foi assassinés dans une église, le cercueil vidé de la dépouille de la mère d’un inquiétant bandit, et un coffre soulagé de son contenu. Et quel est le lien avec ces deux cadavres, embaumés, découverts non loin de là ? Une intrigue sinistre qui obligera notre limier à remonter jusqu’à un drame qui a eu lieu dix-huit ans plus tôt.

    Ce dix-huitième opus de la série consacrée à Frère Athelstan est un véritable délice. Avec une plume saisissante, Paul Doherty nous dépeint avec un réalisme extraordinaire l’atmosphère londonienne de cette fin du quatorzième siècle. Même si la phrase du Publishers Weekly retranscrite sur la quatrième de couverture insiste sur le « contexte politique de l’époque », force est de reconnaître que c’est davantage une représentation particulièrement sombre des bas-fonds et de la criminalité. Petit peuple des égorgeurs, des prostituées, des estaminets interlopes, au premier rang desquels on trouve Simon Makepeace, dit « Le Boucher », la plus terrible des brutes et des truands de la ville. Un être ignoble et patibulaire, vivant dans une habitation aux allures de camp retranché et protégé par une meute de chiens monstrueux. Il faudra à notre dominicain toute sa sagacité et son calme pour pouvoir, dans le chaos ambiant, résoudre cette suite d’énigmes, toutes liées au mystérieux naufrage d’une barge royale presque deux décennies auparavant.

    Paul Doherty livre ici une réussite littéraire plurielle : érudite tout en étant distractive, elle offre également une solide enquête policière, uniquement résolue dans les ultimes instants du roman. De la première à la dernière page, un ravissement.

    /5