Les gènes de la violence

  1. A la poursuite de l'Inca

    A Paris, un tueur en série sème la terreur : il ouvre les poitrines de ses victimes, leur ôte le cœur, les scalpe puis les écorche. Celui que la presse a surnommé "L'Inca" en raison de ses méthodes primitives agite également la sphère politique car un neurobiologiste, Albert Lacasse, prétend que le meurtrier agit sous l'effet d'une hormone produite par un gène tueur. Il serait donc possible de lutter contre tous les futurs assassins récidivistes en les dépistant au plus tôt et en faisant en sorte que l'Assemblée Nationale adopte le projet de loi "Sécurité et transparence". Tandis que l'Inca continue sa monstrueuse moisson, divers policiers, médecins et journalistes vont devoir affronter un ennemi bien plus retors que prévu…

    Spécialiste des romans ayant trait à la médecine, Michel De Pracontal signe un ouvrage percutant et ingénieux. Les chapitres, très courts et rythmés, s'enchaînent à merveille et permettent de faire alterner les points de vue des divers personnages. Ces derniers sont d'ailleurs nombreux et soignés, du premier au dernier rôle. Par ailleurs, l'intrigue est forte, oscillant entre thriller, roman noir, politique-fiction et œuvre engagée ; prenant appui sur le contexte politique des élections présidentielles de 2007, l'auteur de La femme sans nombril offre des réflexions intéressantes sur le monde du pouvoir, des médias et des sciences. Il est juste regrettable que l'intrigue policière ait parfois tendance à passer au second plan et que certains protagonistes, du fait de leur grand nombre dans le livre, soient seulement ébauchés et n'aient pas la place qu'ils méritent au sein de l'histoire.

    Les gènes de la violence est donc un bon roman, à la fois de fiction et plausible, qui saura divertir autant que faire réfléchir.

    /5