Thérapie

(Die Therapie)

  1. Fiction ou réalité ?

    Viktor Larenz, un illustre psychiatre berlinois, ne sait plus quoi faire pour sauver sa fille. Josy, douze ans, montre en effet de nombreux symptômes et pas un seul médecin n'a la moindre idée de ce dont elle peut souffrir. Un jour, Larenz amène sa fille chez un énième spécialiste, un ami allergologue, et la laisse quelques instants seule dans la salle d'attente. Quelques instants de trop, puisque la fillette a disparu à son retour.
    Quatre ans après le drame, l'enquête sur la disparition de Josy n'a donné aucun résultat et Larenz peine toujours à accepter la perte de son enfant. Le psychiatre s'est retiré pour faire le point sur une petite île. C'est là qu'il est dérangé par Anna, une jeune femme schizophrène qui lui demande d'être son thérapeute. En acceptant, il ne sait pas encore que ses ennuis ne font que commencer.

    « Lorsque la demi-heure fut écoulée, il sut qu'il ne reverrait jamais sa fille. » La première phrase de ce roman annonce d'entrée la couleur, et la suite est à l'avenant. Enfin un polar qui justifie pleinement l'appellation de thriller – rappelons que to thrill signifie « frissonner » en anglais.
    Aucun temps mort, le lecteur est littéralement happé par la folle histoire concoctée par Sebastian Fitzek, jeune auteur allemand qui signe là son premier roman. Les pages se tournent fébrilement et à toute vitesse. Le suspense est omniprésent, maintenu de main de maître à grands coups de cliffhangers, ces petites phrases de fin de chapitre qui nous incitent fortement – nous obligent ! – à nous ruer sur le suivant.
    Lorsque Larenz rencontre Anna, Sebastian Fitzek ne nous cache pas un seul instant que tout cela va très mal se finir. Sur l'île, plusieurs personnages conseillent pourtant à Viktor d'arrêter tout de suite de voir cette femme, qu'ils pensent dangereuse. Le psychiatre sent bien qu'ils ont raison, mais ne peut s'empêcher de vouloir continuer à l'interroger.
    A ce rythme endiablé, il faut encore ajouter des rebondissements nombreux et un final particulièrement brillant.
    Certains lecteurs pourront avoir du mal à accepter toutes les explications et éventuellement reprocher à l'auteur d'en faire un peu trop. Pour les autres, ce sera un grand moment de lecture.

    Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Avec Thérapie, un polar qu'il est quasiment impossible d'arrêter en cours de route, Sebastian Fitzek fait montre d'une virtuosité à faire pâlir les plus grands noms du thriller et qui augure d'une belle carrière. Un auteur à suivre donc, avec notamment Ne les crois pas, le deuxième roman du jeune Allemand, déjà paru en France.

    /5