Un pacte : c’est ce qui lie quatre amis d’enfance qui se sont jurés de se retrouver, chaque année et à date fixe, à une pizzeria. Il y a Tony, chirurgien, Mauro, avocat, et Fabio, photographe. Pour compléter le quatuor, on trouve Art, peut-être le plus intelligent du groupe, mais aussi le plus sensible aux sujets ésotériques. Sauf que, aujourd’hui, Art n’est pas là. A-t-il disparu comme il y a vingt ans auparavant, durant une semaine après avoir pénétré dans une oliveraie ? Est-ce lié à ses liens ambigus avec la mafia ? Ou avec cet étrange opus qu’il avait commencé à rédiger, intitulé Le Livre des Choses cachées ?
Francesco Dimitri signait en 2018 ce roman très étrange, au point qu’il est difficile, voire impossible, de l’étiqueter. Il panache la sensibilité de la littérature blanche, le sens du suspense lié à la noire, un peu du thriller par certains moments, et une touche finale de fantastique, voire d’ésotérisme. Ce roman choral, alternant les points de vue des trois amis d’enfance d’Art, est un bijou de construction, les événements s’enchaînant à merveille, sans le moindre temps mort ni grain de sable dans la succession des chapitres et parties. Il y a également une certaine forme de magie littéraire dans les mots de Francesco Dimitri : qu’il décrive l’amour filial pour un être atteint de la maladie d’Alzheimer, une séance de danse des couteaux où le spiritisme en devient presque palpable, l’appât du sexe et les remords de l’adultère, la nostalgie pour les délices du passé, ou l’évocation de ce village du sud de l’Italie, l’écrivain sait captiver son lectorat et l’emmener jusqu’au bout de ce livre si atypique. Et le terme de « magie littéraire » n’est d’ailleurs pas une simple expression ou un tic de langage, dans la mesure où Art maîtrise certaines compétences d’ordre spirituel qui le rendent fascinant. Pour quelles raisons a-t-il disparu dans cette oliveraie alors qu’il était jeune ? Comment a-t-il pu guérir une fille d’un ponte de la mafia locale de sa leucémie ? A-t-il, comme il le prétend, accédé à une forme de puissance impénétrable ? L’auteur sait préserver le mystère autour de ses aptitudes jusqu’au final, mémorable : d’un mot d’un seul, il achève son ouvrage de façon magistrale, avec intelligence et subtilité.
Un écrit splendide, qui parvient à rendre concret ce qui demeure inintelligible, et s’emploie avec virtuosité à déployer entre ses lignes l’occultisme qu’il décrit. Un exploit qui se double d’une formidable mise en abyme, avec des extraits passionnants de cet énigmatique Livre des Choses cachées rédigé par Art. Un pur moment de vertige.
Un pacte : c’est ce qui lie quatre amis d’enfance qui se sont jurés de se retrouver, chaque année et à date fixe, à une pizzeria. Il y a Tony, chirurgien, Mauro, avocat, et Fabio, photographe. Pour compléter le quatuor, on trouve Art, peut-être le plus intelligent du groupe, mais aussi le plus sensible aux sujets ésotériques. Sauf que, aujourd’hui, Art n’est pas là. A-t-il disparu comme il y a vingt ans auparavant, durant une semaine après avoir pénétré dans une oliveraie ? Est-ce lié à ses liens ambigus avec la mafia ? Ou avec cet étrange opus qu’il avait commencé à rédiger, intitulé Le Livre des Choses cachées ?
Francesco Dimitri signait en 2018 ce roman très étrange, au point qu’il est difficile, voire impossible, de l’étiqueter. Il panache la sensibilité de la littérature blanche, le sens du suspense lié à la noire, un peu du thriller par certains moments, et une touche finale de fantastique, voire d’ésotérisme. Ce roman choral, alternant les points de vue des trois amis d’enfance d’Art, est un bijou de construction, les événements s’enchaînant à merveille, sans le moindre temps mort ni grain de sable dans la succession des chapitres et parties. Il y a également une certaine forme de magie littéraire dans les mots de Francesco Dimitri : qu’il décrive l’amour filial pour un être atteint de la maladie d’Alzheimer, une séance de danse des couteaux où le spiritisme en devient presque palpable, l’appât du sexe et les remords de l’adultère, la nostalgie pour les délices du passé, ou l’évocation de ce village du sud de l’Italie, l’écrivain sait captiver son lectorat et l’emmener jusqu’au bout de ce livre si atypique. Et le terme de « magie littéraire » n’est d’ailleurs pas une simple expression ou un tic de langage, dans la mesure où Art maîtrise certaines compétences d’ordre spirituel qui le rendent fascinant. Pour quelles raisons a-t-il disparu dans cette oliveraie alors qu’il était jeune ? Comment a-t-il pu guérir une fille d’un ponte de la mafia locale de sa leucémie ? A-t-il, comme il le prétend, accédé à une forme de puissance impénétrable ? L’auteur sait préserver le mystère autour de ses aptitudes jusqu’au final, mémorable : d’un mot d’un seul, il achève son ouvrage de façon magistrale, avec intelligence et subtilité.
Un écrit splendide, qui parvient à rendre concret ce qui demeure inintelligible, et s’emploie avec virtuosité à déployer entre ses lignes l’occultisme qu’il décrit. Un exploit qui se double d’une formidable mise en abyme, avec des extraits passionnants de cet énigmatique Livre des Choses cachées rédigé par Art. Un pur moment de vertige.