Un ex professeur âgé noue une amitié inattendue avec Delphine, une jeune femme qui fréquente la même kinésithérapeute que lui. Les deux êtres en viennent rapidement à habiter ensemble et à vivre une promiscuité platonique avant que la chair, nécessairement faible, ne se mette à parler. Mais lorsque Delphine meurt accidentellement en heurtant de la tête un coin de table, est-ce vraiment un accident ?
Cet ouvrage de Jean-Charles Fauque séduit dès les premières lignes. Une écriture à la première personne simple et efficiente, avec une grande part dévolue aux dialogues. On est aussitôt intrigué par ce personnage de vieillard, ancien enseignant d’université, dont le quotidien tranquille, voire lénitif, est brusqué par la gouaille, la vivacité, la fausse candeur de sa nouvelle colocataire, et, il faut bien le reconnaître, le trouble érotique que suscite Delphine. L’auteur sème des petits cailloux qui attirent rapidement l’attention : le protagoniste confond les mots, a des moments d’absence, est persuadé que des petites bêtes sont en train d’envahir son appartement : est-ce le début d’une démence ? Dans le même temps, on éprouve un grand plaisir à côtoyer les deux amis de l’homme. Madeleine, ancienne prostituée, ayant noué une relation purement intéressée avec un homme politique, et persuadée que le loto est une vaste manipulation. P’tit Lu, guère moins âgé que le héros, qui l’a connu du temps de la fac, ancien soldat de la Guerre d’Algérie, encore vierge et souvent saoul. Là où Jean-Charles Fauque fait vraiment fort, c’est en induisant le lecteur, en insérant de courts paragraphes décrivant un monsieur très âgé et presque invalide dans un EHPAD, et surtout en faisant de ce récit la description de la déchéance d’un être humain, liée à sa décrépitude mentale.
Une œuvre à mi-chemin entre la littérature noire et la blanche, savamment construite, et d’autant plus troublante qu’elle nous renvoie, tous autant que nous sommes, à notre simple condition d’individu lambda qui pourra, à son tour, connaître les affres de la dégénérescence.
Un ex professeur âgé noue une amitié inattendue avec Delphine, une jeune femme qui fréquente la même kinésithérapeute que lui. Les deux êtres en viennent rapidement à habiter ensemble et à vivre une promiscuité platonique avant que la chair, nécessairement faible, ne se mette à parler. Mais lorsque Delphine meurt accidentellement en heurtant de la tête un coin de table, est-ce vraiment un accident ?
Cet ouvrage de Jean-Charles Fauque séduit dès les premières lignes. Une écriture à la première personne simple et efficiente, avec une grande part dévolue aux dialogues. On est aussitôt intrigué par ce personnage de vieillard, ancien enseignant d’université, dont le quotidien tranquille, voire lénitif, est brusqué par la gouaille, la vivacité, la fausse candeur de sa nouvelle colocataire, et, il faut bien le reconnaître, le trouble érotique que suscite Delphine. L’auteur sème des petits cailloux qui attirent rapidement l’attention : le protagoniste confond les mots, a des moments d’absence, est persuadé que des petites bêtes sont en train d’envahir son appartement : est-ce le début d’une démence ? Dans le même temps, on éprouve un grand plaisir à côtoyer les deux amis de l’homme. Madeleine, ancienne prostituée, ayant noué une relation purement intéressée avec un homme politique, et persuadée que le loto est une vaste manipulation. P’tit Lu, guère moins âgé que le héros, qui l’a connu du temps de la fac, ancien soldat de la Guerre d’Algérie, encore vierge et souvent saoul. Là où Jean-Charles Fauque fait vraiment fort, c’est en induisant le lecteur, en insérant de courts paragraphes décrivant un monsieur très âgé et presque invalide dans un EHPAD, et surtout en faisant de ce récit la description de la déchéance d’un être humain, liée à sa décrépitude mentale.
Une œuvre à mi-chemin entre la littérature noire et la blanche, savamment construite, et d’autant plus troublante qu’elle nous renvoie, tous autant que nous sommes, à notre simple condition d’individu lambda qui pourra, à son tour, connaître les affres de la dégénérescence.