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7/10 … ou comment une gentille petite famille en vient à mentir, par amour, à leur grand-père. Isabelle et ses parents, Vivien et Marine, tous deux enseignants, habitent à Deuil-la-Barre, dans le Val-d’Oise, et reçoivent chaque mercredi midi Papy Constant, pour un rapide déjeuner, un petit café et une écoute de musique classique. Mais quand Vivien apprend la possibilité d’un travail dans une université à Lyon, avec la perspective d’un meilleur travail, un salaire plus important, et un appartement plus grand (d’autant que Marine est enceinte), il ne résiste pas à la tentation. Pour ne pas choquer Constant dans son rituel et ne pas devoir l’obliger à quitter son domicile dans lequel il habite depuis si longtemps pour les suivre, la famille décide de louer leur appartement à un brave couple, les Gray, avec comme demande de pouvoir recevoir chaque mercredi midi Papy Constant comme s’ils habitaient encore là. Une bien gentille idée, articulée autour de l’amour filial, que celle-ci, signée par Christian Grenier. Une écriture simple et pertinente, de jolis mots employés, et des personnages suffisamment croustillants et denses pour retenir l’attention. Papy Constant, avec son physique endolori de nonagénaire, est bien sympathique lorsqu’il évoque ses folles années de souffleur de théâtre, sa passion pour cet art, et sa passion pour sa femme, décédée depuis. Isabelle est également agréable, s’adaptant lentement à ce plaisant mensonge tendu à son grand-père, d’autant que de nombreux événements vont venir mettre à mal sa ténacité et risquer de dévoiler la supercherie. L’auteur a imaginé une jolie histoire, aimable en diable, et dont les dernières pages viennent apporter un sens nouveau au titre « Mercredi mensonge », avec quelques passages fort émouvants. J’ai été en revanche moins séduit par l’inclination naissante entre Isabelle et Jonathan, un peu plus attendue et classique, tant dans le fond que dans la forme. Demeure néanmoins un bel ouvrage, souvent poignant, facile d’accès et aisément lisible, directement à la portée des jeunes lecteurs, comme un pot de confiture serait sur une étagère située à hauteur raisonnable.
16/03/2019 à 17:49 El Marco (3422 votes, 7.2/10 de moyenne) 3