Le 47e samouraï

(The 47th Samurai: A Bob Lee Swagger Novel)

  1. Mémoires de nos pères

    Bataille d’Iwo Jima. Au cours de l’assaut d’un blockhaus, Earl Swagger tue, parmi d’autres soldats, un officier japonais. Une soixantaine d’années plus tard, Bob Lee Swagger voit venir à lui Philip Yano. Ce dernier est le fils du gradé tué par le père de Bob Lee. Il lui demande de retrouver le sabre utilisé lors de la bataille afin d’honorer sa mémoire. Ému par une telle demande, l’Américain accepte. C’est le début d’un véritable carnage, car cette arme blanche est bien plus que ce qu’elle semble être.

    Issu de la série consacrée à Bob Lee Swagger, cet opus est absolument passionnant. Dès le premier chapitre narrant le combat du père de Bob Lee sur le sol nippon jusqu’aux ultimes lignes, Stephen Hunter ne laisse pas un seul instant de répit au lecteur. Les scènes d’action sont époustouflantes, avec des combats de kendo particulièrement spectaculaires. L’enquête est aussi très prenante et va mener jusqu’à des ramifications inquiétantes, entre pression des yakuzas et trafic pornographique. Stephen Hunter rend un vibrant hommage aux samouraïs, à la riche culture nippone, sans jamais tomber dans le travers de l’ébahissement naïf ou du cliché. L’auteur nous permet d’ailleurs d’en savoir un peu plus sur Earl Swagger à qui il a également consacré une série, avec un quarante-deuxième chapitre à la fois touchant et surprenant.

    On referme ce livre abasourdi par, à la fois, tant de violence et de poésie. Si certains traits peuvent sembler à juste titre exagérés, comme cette facilité avec laquelle Bob Lee apprend l’art du sabre, on ne peut qu’être étourdi par ce savant cocktail de brutalité et d’hommage à l’éducation japonaise. Certains passages laisseront assurément un souvenir impérissable, comme l’assaut du fortin de Kondo – habile renouvellement de l’histoire des 47 samouraïs, ou l’affrontement final entre Kondo et Swagger au cours duquel le précepte égrené tout au long du récit, à savoir L’acier coupe la chair, l’acier coupe l’os, l’acier ne coupe pas l’acier, va prendre une signification bien particulière. Un ouvrage aussi tranchant que les lames que Stephen Hunter décrit avec tant de brio. Un must pour tout amateur de thrillers.

    /5