Nocturne à Torrendembarra

Gué je ne suis pas moderna!
Elle désignait ses hanches d'un geste de mépris, un geste qui n'était que coquetterie, parce que mon regard la rassurait. Sur le sable blond de la plage espagnole, sur le fond d'un ciel chauffé à blanc, au milieu des corps en mouvement et des éclats de couleur, elle avait, malgré son maillot noir à découpes, un petit air hors du temps, femme éternelle et anachronique descendue d'un tableau, le nez fin, droit, aux minuscules narines, la bouche petite, l'ovale triangulaire et pâle, et l'oeil brun, vaste comme un paysage.
Je l'appelais la Maja, parce qu'elle ressemblait à la femme aimée de Goya. D'autres déjà l'avaient appelée ainsi et elle jouait volontiers le personnage, fière de sa crinière brune, de son corps blanc, de ses cuisses courtes, de ses attaches fines, prenant parfois la pause avec une feinte innocence, mais surtout ardente à plaire. A me plaire. Car elle m'aimait, la Maja...

Roman à suspense

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Soumis le 03/03/2019 par El Marco

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